mercredi 28 janvier 2009

RECYCLAGE DU FER

Un marché florissant délaissé par l’État

Le recyclage du fer est une activité qui a subitement gagné de l’importance de nos jours. Il contribue ainsi à résorber le taux de chômage trop élevé de notre pays. Malheureusement, malgré tout, elle reste une activité laissée dans l’informel.

« Le fer marche toujours », aiment dire les acteurs qui ont choisi cette nouvelle industrie. Le recyclage constitue aujourd’hui un marché de grande envergure. Dans les rues de la capitale, surtout en banlieue, il est fréquent de voir de jeunes garçons se pavaner avec des sacs remplis de matériaux de fer de toutes sortes. Ils les vendent aux forgerons répartis un peu partout qui le leur achète au kilo pour le livrer aux grossistes. Mais sur la route nationale 1 à hauteur de Pikine notaire, après l’usine de fabrique des effets de toilette, près du dépôt de Veolia, se trouve un grand entrepôt. C’est Jindal International.

À la porte, garé à gauche, un camion de 16 tonnes attend d’accéder à l’intérieur pour livrer son chargement. À l’intérieur, le poste de contrôle servant à la fois de bureau est à gauche. Des camions attendent de vider leur chargement. Comme dans un village, les activités vont bon train. Chacun a sa besogne, dans cette « poubelle » de ferraille destinée à l’exportation. Des ouvriers en sueur assurent le chargement des conteneurs disposés sur des porteurs. Ils ont la redoutable tâche de les remplir. Bien organisés, ils procèdent avec tact à la pitance, comme des frères de Sisyphe, ils se battent résolument à remplir leur contrat. Pathé Pouye est le maître des lieux. Il explique la nature de son travail. « Notre travail se fait à la chaîne. Il est axé sur le contact et la démarche, avec la clientèle au centre de tout. Nos collaborateurs sont des étrangers. Ils investissent, louent leur dépôt et engagent des gens », dit-il avec fierté.


Selon lui, ce secteur, tant délaissé par les pouvoirs publics est bien porteur. « Il est laissé à l’informel, mais l’Afrique pouvait beaucoup y gagner, car ce n’est pas le fer qui manque dans nos pays », explique Pathé Pouye. « Les fournisseurs nous viennent de partout dans la sous-région. Le marché est très étendu, même s’il est régi par le prix du marché international », renchérit-il. « Il y a aussi que cela demande beaucoup de sacrifices pour obtenir le produit. Il faut donner de bons prix pour garder la clientèle du fait de la concurrence. Nous gérons bien le volet des prix. Il faut payer des avances pour obtenir des livraisons », souligne-t-il. Au même moment, une jeune fille collecte son argent et ses bouteilles de jus vidés par des manœuvres assoiffés.


Une autre femme, restauratrice, récupère le prix de ses plats de riz servis. Adossés aux carlingues des voitures garées sur place, d’autres ouvriers savourent l’humidité des pénombres étalées sur quelques mètres. Ils se reposent après leur repas. Dans cet entrepôt à l’allure d’une usine de sidérurgie, où chacun est occupé à s’acquitter de sa tâche, ils attendent l’ultime signal du maître à bord. Leur travail consiste à charger les conteneurs qui seront portés au port pour l’exportation vers l’Asie ou l’Europe. « Je leur paie 50 000 FCFA pour le chargement d’un conteneur. Ils sont bien organisés. Ils travaillent en groupe. À la fin de la journée, ils se partagent leur gain », dévoile-t-il.


Cependant, cet important marché connaît des hauts et des bas, malgré son importance. Durant la saison des pluies, où l’activité des grandes industries sidérurgiques est diminuée, le kilogramme du fer tombe à 125 FCFA. Alors qu’en période de saison sèche, il passe de 130 à 170 FCFA. Même si, selon lui, cela dépend de la qualité du fer : Moyen, léger ou lourd. « C’est une industrie bien en marche. Le fer est recyclé pour les besoins du bâtiment, mais aussi pour la confection des voitures », laisse-t-il entendre. C’est sans doute pour la forte demande que Pathé Pouye a avoué livrer en moyenne 20 conteneurs par semaine. Ce qui représente environ, selon lui, 400 à 500 tonnes de fer.

Chérif FAYE

1 commentaire:

  1. Salut
    Nous sommes une entreprise nommée ETVP Daara J basée à Dakar et dont la vision est de couvrir tout le Sénégal ainsi que la sous-région.
    Nous cherchons des partenaires qui peuvent acheter du ferraille en grande quantité autrement dit en contenaire.
    Contacter: 774279069

    RépondreSupprimer