samedi 24 janvier 2009

DIVERGENCES SUR LES CHIFFRES DE PRODUCTION DE RIZ DANS LA VALLEE


Les paysans rectifient Me Wade

Me Wade a avancé une production de 350 000 tonnes de riz cette année dans la vallée. Un tonnage largement revu à la baisse par le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr).

Le président de la Fédération des Ong/Action paysanne, Babacar Diop ne partage pas le chiffre sur la production de riz dans la vallée avancé par le chef de l’Etat. Abdoulaye Wade a annoncé une production de 350 000 tonnes cette année.

Accroché en marge d’une rencontre internationale du Cncr sur «La crise alimentaire : les voix paysannes vers les voies de la souveraineté alimentaire», précisent qu’il s’agit plutôt d’un cumul. «Je suis un paysan, un producteur de riz. J’estime qu’il sied d’attendre la fin de la campagne pour pouvoir donner un chiffre réel. Mais le chiffre de 350 000 tonnes est un cumul des saisons et non la campagne de cette année. Il s’agit donc de la contre-saison et de l’hivernage», explique le producteur.

Dans le même registre, le président de la Confédération paysanne du Sénégal (Cps), Abdoulaye Arona Ka, souligne qu’il est fort probable que l’on réussisse des rendements meilleurs que l’année dernière (environ 200 000 tonnes de riz sur l’ensemble du territoire). « La surface emblavée cette année a augmenté de 40%, avec une subvention consistante de l’Etat dans le cadre de la Goana », explique M. Ka. Mais il est prudent : «je ne peux pas confirmer le chiffre des 350 000 tonnes dans la vallée. Je suis seulement sûr que la production, cette année, est supérieure à celle de l’année écoulée.

D’ailleurs, on ne peut pas se fier aux statistiques ». Pour exemple, il relève que les services de l’agriculture ont dit que la surface agricole tourne autour de 19% de la superficie totale du pays, ce qui représente 3 8 000 000 ha. «Or, rappelle, M. Ka, on a emblavé 4 300 000 ha l’année dernière, une surface supérieure à ce qui a été dit. C’est contradictoire».
Réduire les importations de 50%

Au terme de cette rencontre internationale de deux jours, l’organisation paysanne recommande à l’Etat et à ses partenaires de favoriser une concertation entre tous les acteurs dans l’élaboration d’une politique agricole et alimentaire. Les décideurs politiques et leurs partenaires sont invités à poursuivre l’effort de mettre la priorité sur le secteur agricole et particulièrement l’agriculture familiale dans l’allocation des ressources publiques. Les paysans plaident en outre pour une réforme foncière concertée qui attribue des titres de propriété aux exploitations agricoles familiales sur les terres qu’elles détiennent.

Les producteurs demandent aussi à l’Etat de contribuer au niveau régional à l’accélération de la mise en œuvre de la politique agricole de la Cedeao et de l’offensive régionale pour la production alimentaire. La déclaration de Maputo, en consacrant au moins 10% du budget national à l’agriculture, devraient être mise en œuvre, poursuivent-il. Pour sa part, le Cncr appelle ses membres à contribuer à l’atteinte, dans les 5 prochaines années, de la souveraineté alimentaire. Les membres dudit cadre ont tour à tour dit leur engagement à inverser tendance en ramenant la dépendance à 50% des importations pour nourrir le Sénégal.

Article Par JEAN-PIERRE MANE,
LObservateur.sn

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