lundi 30 mars 2009
Barack Obama crée un forum de négocations sur le climat [ 30/03/2009 - 11h19 ]
Le timing de l’annonce est parfait. Samedi, la veille du démarrage des négociations internationales sur le changement climatique qui se tiennent traditionnellement à Bonn au printemps, le président américain Barack Obama a proposé la création d’un « forum de l’énergie et du climat ». Ce processus de discussions informelles entre les 17 grandes économies se tiendra fin avril à Washington et en juillet, en marge du sommet du G8 à La Maddalena en Italie. Ce forum doit servir à « faciliter un dialogue franc entre les plus grands pays développés et en développement, aider à créer les conditions politiques nécessaires pour parvenir à un résultat lors des négociations sur le changement climatique à l’ONU qui doit se réunir en décembre à Copenhague », affirme la Maison-Blanche. Les pays invités sont notamment l’Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, l’Union européenne, la France, l’Allemagne, l’Inde, le Japon, la Russie, l’Afrique du Sud, le Royaume-Uni. Le président américain reprend le format des « réunions des grands émetteurs », créé par George W. Bush, mais qui n’avaient débouché sur rien de concret, si ce n’est de faciliter les rencontres entre Occidentaux et grands pays en développement.
2.000 négociateurs à Bonn
Si l’annonce d’Obama n’est pas soupçonnée d’être un moyen détourné de miner les discussions internationales sur le climat, les 2.000 négociateurs qui ont commencé à discuter hier à Bonn sous l’égide des Nations unies attendent de voir les propositions américaines. Le président des Etats-Unis a évoqué une réduction des émissions américaines de 14 % d’ici à 2020, mais avec un point de départ en 2005 après des années d’inaction. L’Europe a promis un recul de 30 % si le futur accord international est jugé satisfaisant et s’est engagée à une réduction de 20 % quoi qu’il arrive. Todd Stern, l’envoyé spécial sur le climat nommé par Hillary Clinton, a affirmé vendredi que son pays ne souhaite pas renouveler l’expérience du protocole de Kyoto. « Nous avons signé un accord que nous n’avons pas été en mesure de faire accepter une fois de retour. Nous voulons un accord qui soit une combinaison de science et de pragmatisme », a affirmé celui qui fut un des négociateurs du protocole de Kyoto. Un des enjeux des discussions qui dureront jusqu’au 8 avril sera de savoir si l’effort américain est « comparable » avec celui envisagé par les autres pays occidentaux. L’Europe estime qu’un objectif de 30 % de réduction lui coûterait 1 % de PIB et certains considèrent que les annonces américaines ne vont pas assez loin, rappelant que les scientifiques souhaitent une baisse de 20 à 40 % d’ici à 2020 pour les pays occidentaux. Le deuxième point porte sur l’engagement des pays en développement. Un groupe de travail spécial sur « l’action coopérative de long terme », dirigé par Michael Zammit Cutajar, a été créé pour rapprocher les points de vue. Un texte présenté aux délégués montre que l’idée de créer un registre des ambitions de chacun semble gagner du terrain surtout s’il est couplé avec des mesures de soutien par les Occidentaux. Certains pays ont proposé des mécanismes de convergence sur la base des émissions par habitant, où bien en fonction du total des pollutions causées depuis la révolution industrielle.
JULIE CHAUVEAU, Les Echos
Les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique
Le protocole de Kyoto. Ratifié par les nations industrialisées, à l’exception des Etats-Unis, il prévoit une baisse des émissions de 5 % entre 2008 et 2012 par rapport à 1990. L’enjeu des négociations est de fixer un objectif à moyen terme (2020) et à long terme (2050). Le groupe des Huit s’est accordé sur un recul de 50 % d’ici à 2050.
Les Etats-Unis. Obama s’est exprimé en faveur d’une baisse de 14 % d’ici à 2020 et de 80 % d’ici à 2050. Son allié canadien propose - 20 % par rapport à 2006, et a évoqué une baisse de 60 à 70 % d’ici à 2050 par rapport à 2006.
Le Japon et la Russie. Aucun plan chiffré pour 2020 jusqu’à maintenant. L’opposition japonaise a promis une baisse de 25 % en 2020 si elle gagne les élections d’octobre prochain.
La Chine. Le protocole de Kyoto ne fixe aucune contrainte aux pays en développement. Le plan chinois 2006-2010 prévoit une baisse de 20 % de l’énergie consommée pour chaque unité de PIB.
samedi 14 mars 2009
L'aide publique au développement
Le journal officiel de l’intelligentsia, Le Monde, contient beaucoup d‘informations que l’on ne trouve pas ailleurs dans la presse française. Mais les nouvelles sont présentées d’une façon tellement biaisée que l’on frise souvent la désinformation. On devrait lire ce journal avec beaucoup de prudence, mais apparemment la prudence est souvent oubliée par la classe politique, ou les étudiants, pour lesquels ce journal est hélas « la » référence.
Voici une nouvelle preuve de désinformation : dans un article consacré à l’aide publique au développement, Le Monde déplore son insuffisance car elle a permis de sortir de très nombreux peuples de la misère. Voilà pourtant dix ans que Clinton lui-même avait croisé le fer avec Chirac sur cette question : aide ou commerce ? Les faits et la théorie le montrent : l’aide est un cadeau empoisonné, seul le commerce permet aux pays d’émerger.
104,4 milliards de dollars
Revenons au Monde. L’article en question a toutes les apparences de l’objectivité. D’ailleurs, le titre lui-même peut passer pour lucide : « L’aide au développement n’est pas adaptée aux besoins ». Mais il n’a en fait rien à voir avec le contenu… Les chiffres fournis sont nombreux et précis, avec des sources fiables, comme l’OCDE. Il s’agit de l’aide publique au développement, apportée par les 22 membres de CAD (Comité d’aide au développement) de l’OCDE. En tout, 104,4 milliards de dollars, soit 71,2 milliards d’euros (en 2006).
L’article s’appuie sur un rapport de l’OCDE de 2007 et fournit les chiffres de 2006. Cette aide publique atteint en moyenne 0,33% du revenu national brut, alors que l’objectif du millénaire pour le développement demandait de la porter à 0,7%. Bien entendu, cet objectif est arbitraire, mais il permet de dire que l’effort est insuffisant.
Peu de pays atteignent ou dépassent ces 0,7%, essentiellement les pays nordiques, Suède en tête (1,02%), puis Norvège (0,89%). Le pourcentage le plus faible est celui des Etats-Unis, avec 0,18%, mais Le Monde reconnaît que les « Etats-Unis sont bien les plus généreux en chiffre absolu », avec 23,53 milliards, le quart de l’aide mondiale. La France est à peine au dessus de la moyenne. Sur tous ces points, nous suivrons volontiers ce journal.
La pauvreté recule, en dépit de l’aide publique
La où les choses se gâtent à nos yeux, c’est lorsqu’on revient au début de l’article. Les 104,4 milliards de dollars d’aide publique « ont amélioré les conditions de vie des populations les plus pauvres ». La preuve ? « Le pourcentage des personnes vivant avec moins de un dollar par jour a baissé, passant de 29,6% de la population mondiale en 1990, à 19,4% en 2004. Le taux de scolarisation dans le primaire est passé, dans le même temps, de 79% à 86%. Le nombre de décès imputables à la rougeole est revenu de 757 000 en 2000 à 242 000 en 2006, soit un recul de 68% et même de 91% pour l’Afrique subsaharienne seule ».
Tout cela n’est pas discutable et on peut s’en féliciter. Mais Le Monde confond corrélation et causalité. Il se trouve que la pauvreté recule et que l’aide publique existe, mais il n’y a aucun lien entre les deux : la pauvreté recule dans les pays qui se sont ouverts au commerce, mais pas du tout dans les pays qui ont « bénéficié » de l’aide publique.
Parmi les pays qui se sont arrachés à la misère de façon significative, aucun n’a été protectionniste, et aucun n’a reçu d’aide internationale : Inde, Chine, bien sûr, mais aussi la Thaïlande, le Salvador, le Costa Rica, le Botswana, l’île Maurice, et de manière générale la moitié des 50 pays à la croissance la plus rapide. Quant à l’aide de l’OCDE, elle n’a malheureusement pas changé grand-chose en Afrique équatoriale et dans l’Est africain. Le Zimbabwe et Madagascar sont des modèles d’argent public dilapidé par les gouvernements destinataires. La Libye, l’Algérie et la Russie ne vivent que de leurs rentes.
On sait depuis au moins trente ans, avec les premières études du FMI (qui ont d’ailleurs modifié sa politique) que l’aide publique a été inefficace, sauf pour enrichir une partie de la nomenklatura locale : la population, pour sa part, n’en a pas vu la couleur.
Il est bien vrai, Le Monde a raison, que la pauvreté recule. Une partie du recul de la pauvreté s’explique bien par une aide, mais c’est l’aide privée, décentralisée, qui atteint son but en général sans pertes bureaucratiques et qui est ciblée : l’aide des églises, des fondations, des organismes caritatifs, des clubs services, des ONG. Le Figaro, sur le même sujet, note par exemple que « les fondations montent en puissance ». C’est une aide de réseaux, ou d’un groupe à un autre : on participe à un projet précis, pas à un vaste ensemble bureaucratique et politique. Mais Le Monde ne peut s’empêcher de donner un coup de patte aux aides privées des fondations, qui ne correspondent pas « aux priorités des gouvernements des Etats destinataires ». Peut-être, mais elles correspondent aux priorités de la population, ce qui est plus important qu’à celle des dictateurs.
Le développement va du bas vers le haut
Ensuite, le recul de la pauvreté vient des conditions internes du développement : c’est le cas du microcrédit, comme le pratique Muhammad YUNUS, qui repose sur les initiatives locales et le secteur privé. « Le développement va du bas vers le haut, et non l’inverse ».
Ce dont les peuples pauvres ont besoin, c’est de voir libérer l’énergie, la volonté de progrès, la créativité inscrites dans l’esprit et le cœur de toute personne humaine. Ils ont besoin d’un environnement institutionnel propice à la libre entreprise et au libre échange. Là où les libertés, notamment économiques, sont bafouées, la pauvreté progresse ; là où les libertés se développent, où l’Etat, ses impôts, ses dépenses, ses entreprises publiques reculent, où le secteur privé se développe, la pauvreté recule. Le rapport annuel sur les indices de liberté économique vient de paraître, nous en ferons l’analyse prochainement. Il classe parmi les derniers la Corée du Nord, Cuba, la République du Congo, l’Iran et l’Angola.
A la misère et à la ruine économique s’ajoutent les dictatures. Par contraste c’est la liberté qui chasse la pauvreté. Le Monde, aveuglé par l’idéologie tiers-mondiste et marxiste, continue à nier les évidences tant humaines que statistiques : mais ne survit-il pas lui-même grâce à l’aide publique ?
Le 4 mars 2008
A propos de Thomson ReutersLes embouteillages, sources de tension... et d'électricité
/ 1Plein écranHAIFA, Israël (Reuters) - Faire des embouteillages une source d'énergie : telle est l'idée de la firme israélienne Innowatech.
Il s'agit de convertir l'énergie mécanique en électricité à l'aide de dynamos placées sous les routes, les voies ferrées et autres pistes d'atterrissage, explique la jeune compagnie, liée à l'institut de technologie Technion.
Le principe, appelé piézoélectricité, est exploité depuis des années pour faire des allume-gaz et dans les discothèques, où le mouvement des danseurs permet d'illuminer la piste.
Le procédé d'Innowatech est toutefois sans précédent par ses dimensions, selon Uri Amit, président de la société. Un kilomètre d'autoroute pourrait ainsi produire 100 kW, soit l'électricité nécessaire pour alimenter une quarantaine de maisons.
Le dispositif n'est exploitable qu'aux heures de pointe, mais celles-ci coïncident avec les pics de consommation, explique Uri Amit. "Nous pouvons produire de l'électricité partout où il y a des routes très fréquentées, avec de l'énergie d'ordinaire perdue", souligne-t-il.
Une première expérience, sur 30 m d'autoroute aux abords de Tel Aviv, sera menée dans les mois qui viennent. Des projets de dimension internationale pourraient être mis en oeuvre en 2010.
Ari Rabinovitch, version française Jean-Philippe Lefief
dimanche 8 mars 2009
BIOCARBURANTS - Culture du jatropha :
Opportunité nouvelle pour le Sénégal
Il n’y a pas de concurrence entre la culture du jatropha et les cultures alimentaires. L’Afrique en général et le Sénégal en particulier, ont suffisamment de terres pour ce genre de cultures.
Le Sénégal a un programme national de biocarburants, dirigé par le chercheur de l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra), M. Samba Ndiaye. Présent hier à la Chambre de commerce, il a fait savoir que ce programme «va chercher dans les cinq prochaines années à obtenir 35 mille ha de jatropha». Soit mille par communauté rurale. «Le programme, qui va se focaliser sur le jatropha, va permettre de valoriser les terres non arables. Il y a un million d’ha de terres salées délaissées. Une partie de ces terres peut être valorisée pour les biocarburants. Il y a des espèces comme le soump, qui sont sous-exploités dans le nord, et qu’on peut utiliser. Les biocarburants sont une opportunité. C’est une nouvelle filière agricole.»
Les acteurs de cette culture seront les agriculteurs, et la sensibilisation a commencé, a fait savoir le directeur de l’Isra, M. Macoumba Diouf. Il soutient que «le Sénégal a fini de faire le tour de la question et de rendre la filière compétitive. Le président de la République a soutenu qu’aucune goutte, aucune graine ne sortira de ce pays avant que les besoins du pays ne soient couverts. Les investisseurs doivent signer des contrats avec les présidents de communautés rurales pour l’utilisation des terres. 321 000 ha sont prévues pour 1 milliard 190 millions de litres de jatropha. C’est l’objectif du programme.»
Malgré ces fortes ambitions, le programme n’a, durant l’année 2007-2008, planté que 600 ha à travers ses services techniques, dans les différentes zones écologiques. «Il y a eu des problèmes de plants. Mais cette année, il est prévu 65 000 plants dans les villages», annonce M. Diouf.
Pour réussir ce programme de biocarburants, «il faut réglementer l’environnement qui doit être favorable à l’investisseur». Mais on ne peut parler de culture sans parler de transformation. Cette dernière se fera aux niveaux industriel, semi-industriel voire même artisanal. L’Etat a mis en place 50 mini-raffineries importés de l’Inde à titre de démonstration. Le matériel est donné gratuitement aux opérateurs, informe le directeur de l’Isra.
Toutes ces informations étaient données avant-hier, au cours d’un mini-forum organisé par l’Ancar, à la Chambre de commerce, et qui portait sur la crise alimentaire, couplée à la crise énérgétique. Ainsi, le directeur général de l’Ancar, M. Chérif Salif Sy a traité du thème portant sur «Les biocarburants, est-ce une chance pour l’Afrique ?» M. Sy a souligné que les biocarburants «ce n’est pas nouveau. Les noms ont évolué. Ils ont donné éthanol biocarburants, bio diesel, bio gaz. L’option est faite de plus en plus, de dire agrocarburant. Et les substances cancérigènes sont limitées». Et le jatropha qui est la plante par excellence au Sénégal, peut être utilisé comme insecticide. Le gaz carbonique est nul. Il ne contient pas de soufre. Il limite les effets de serre et améliore la balance commerciale des pays producteurs.
L’utilisation de ces produits est justifiée dans certains pays par des problèmes identifiés par les Etats-Unis, le Brésil et d’autres pays. Ils ont pour noms : hausse du prix du baril de pétrole, limite des gaz à effet de serre, victoire de l’agriculture. Et ensuite se demande M. Sy, «est-il souhaitable que les pays qui mettent 52% de leurs recettes budgétaires dans l’achat de carburant, puissent continuer à le faire. C’est une option sans issue. Pour l’avenir des biocarburants, il faut intéresser les industriels, les agriculteurs et les défenseurs de l’environnement. On ne peut traiter l’Afrique comme on traite le reste du monde. Car c’est le seul continent qui a suffisamment de terres, ce qui est une donnée fondamentale».
Pour Macoumba Diouf, directeur général de l’Isra, «on doit mettre l’accent sur les biocarburants, parce que ce sont des atouts économiques, écologiques et environnementaux. Au Sénégal, on parle de jatropha qui permet de lutter contre la désertification, le biodiesel pollue moins. Si on développe le biodiesel, on règle les problèmes énergétiques du Sénégal qui a besoin de 550 millions de litres de gasoil par an. Il faut faire la promotion des biodiesel».
La jatropha était connu au niveau sauvage et ne faisait l’objet d’aucune exploitation. Ce n’est plus le cas. Il affirme que «le cadre qu’offrira la Goana va permettre de développer l’eau et les terres. C’est une spéculation économique dans notre système. Elle n’est pas une menace aujourd’hui. L’Afrique a plusieurs marges de progression en termes de terres disponibles. Et il ne se pose pas une dualité entre la culture de la jatropha et la culture alimentaire».
Auteur: Safiètou KANE
LeQuotidien : Samedi 10 Mai 2008
RECHERCHE DE SOLUTIONS À LA CRISE ALIMENTAIRE
Le CNCR invite à une grande concertation autour de l’agriculture
Le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) a bouclé vendredi dernier 23 janvier 2009 son atelier international sur la crise alimentaire. Il s’agissait ainsi, durant les trois jours de travaux et d’échanges, de rechercher les voies et moyens par lesquels une souveraineté alimentaire des populations pourra être assurée. Sous ce rapport, le Cncr a engagé la responsabilité du Gouvernement et des partenaires au développement pour une grande concertation autour de l’agriculture.
« Il faut une grande concertation autour de l’agriculture pour parler de ses problèmes, identifier les mécanismes de mise en œuvre de leurs solutions et les traduire en plan de développement pour une période donnée. Ce qui constituera une politique agricole efficace ». Cet appel est de Baba Ngom, Secrétaire général du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux qui était en conclave à Dakar du 21 au 23 janvier dernier pour rechercher des solutions à la crise alimentaire de plus en plus menaçante.
« Il faut que les acteurs s’unissent autour de l’essentiel », a-t-il indiqué. Dans la même perspective, la déclaration finale du Cncr a stipulé que « les Organisations professionnelles agricoles (Opa) considèrent, que face à la hausse brutale et durable des prix des produits alimentaires importés, les pays de la sous-région et particulièrement le Sénégal n’ont d’autres choix que d’opter une politique ambitieuse qui va dans le sens de la souveraineté alimentaire », comme défini par l’Appel de Niamey en novembre 2006.
Les défis de l’État et de ses partenaires
Les recommandations de l’atelier international « Voix paysannes vers les voies de la souveraineté alimentaire » interpellent directement l’État du Sénégal et les différents partenaires au développement. L’État du Sénégal en même temps que ses partenaires doivent « favoriser une concertation entre tous les acteurs dans l’élaboration d’une politique agricole et alimentaire ; poursuivre l’effort de mettre la priorité sur le secteur agricole et particulièrement l’agriculture familiale dans l’allocation des ressources publiques ; promouvoir une réforme foncière concertée qui attribue des titres de propriétés aux exploitations agricoles familiales sur les terres qu’elles détiennent », entre autres.
Dans un premier temps, relativement à la nécessité d’une mise en place d’une politique agricole et alimentaire fiable, et de promotion d’une réforme foncière adéquate, il faut s’accorder sur une reconnaissance du statut du paysan pour faciliter son accès aux financements.
L’équilibre socioéconomique de la nation en dépend largement. « Quand l’agriculture va, tout va », disait un rapport des années 80 sur l’agriculture sénégalaise. D’autre part, la valorisation de la production entre en ligne de compte pour « rendre disponible un cadre commercial de précaution (TEC, APE) afin de stimuler un secteur agricole et agro-industriel dynamique et des prix rémunérateurs aux producteurs », a indiqué le Cncr dans sa déclaration finale.
Le Cncr a considéré que pour réussir une politique agricole adéquate et bénéficier d’une souveraineté alimentaire, il est important de « prendre en compte les volets relatifs à la commercialisation ou à la transformation, la gestion de l’offre et des opérations post-récoltes, l’organisation de la mise en marché et le stockage des produits ». Ce qui renvoie au souci de « mettre en place un mécanisme de commercialisation, et d’évaluation des besoins en volume de production et de consommation ».
Pour ceci, il faudra selon les participants à l’atelier, « revoir complètement les règles d’accès aux marchés telles que définies dans l’accord agricole de l’Organisation mondiale du commerce ; mais aussi d’accélérer le processus d’intégration à travers l’application concrète du protocole de la Cedeao ».
Par ailleurs, le problème de la maîtrise de l’eau, de la disponibilité des intrants en temps opportun, ainsi que du renouvellement des équipements agricoles est soulevé. Pour assurer une bonne sécurité alimentaire, il faut impérativement avoir une agriculture productive. « Quand nous ne parvenons pas à mettre sur place un stock qui puisse gérer une situation de crise, il en sera toujours ainsi », s’est lamenté Baba Ngom qui prédit que les prix des céréales risquent encore de grimper d’avantage au mois de juillet prochain.
Le devoir de changer
Toutefois, la responsabilité des paysans est aussi engagée dans la gestion de la crise et la lutte pour l’autosuffisance alimentaire. Mamadou Cissokho, Président d’honneur du Cncr, a estimé que même si c’est un devoir pour l’État « de promouvoir une politique expliquant aux populations que les tendances ont changé, il est nécessaire de retourner à la terre et de consommer local ».
Selon lui, « il faut que les paysans mangent ce qu’ils produisent » pour mieux se protéger de cette menace mondiale qui fait que 75 millions de personnes sont en état d’insécurité alimentaire. Il a ainsi rappelé la nécessité d’inverser la tendance d’importation de céréales qui coûte annuellement au Sénégal plus de 400 millions FCFA (environ 2/3 du riz consommé au Sénégal sont importés), car « le secteur de l’agriculture ne produit pas assez de denrées alimentaires pour l’alimentation de la population », comme l’a souligné le rapport introductif à l’atelier.
« Les principales importations de produits céréaliers sont le riz et le blé qui représentent respectivement 75 % et 25 % des importations céréalières totales », a souligné le rapport d’analyse de marché Sénégal : Commerce du riz du Programme alimentaire mondial (PAM) paru en août 2008.
Les facteurs internationaux (contraction de l’offre des céréales, hausse du prix du baril de pétrole) ont aussi engendré une hausse généralisée de principales denrées consommées au Sénégal, selon le même rapport.
« Au cours du premier semestre de 2008, le coût des importations en dollars a augmenté de 61 % se manifestant sur le marché local par une hausse de 53 % en Francs CFA. Ainsi, même si la nourriture est disponible dans certains cas, les exploitations familiales n’ont pas été en mesure de satisfaire correctement leurs besoins alimentaires du fait de sa cherté », a-t-il indiqué. Par conséquent, le déficit céréalier que connaît le Sénégal a une incidence sur les conditions de vie de ses populations.
Il faut rappeler que cet atelier de trois jours est une résultante de la situation de crise qui prévaut en milieux rural et citadin. La situation alimentaire du Sénégal connaît des perturbations depuis un certain nombre d’années avec la dégradation des conditions écologiques qui ont perturbé les productions agricoles et occasionné un exode massif des populations vers les centres urbains ou d’autres lieux de migration (Espagne). Le Cncr a salué l’effort des pouvoirs publics par la forte subvention de l’agriculture vivrière à travers la GOANA et une stabilisation du prix des céréales locales en milieu rural.
par Cherif FAYE | SUD QUOTIDIEN , lundi 26 janvier 2009
ÉLECTIONS MUNICIPALES DE MARS 2009
La diaspora France soutient Karim et Baldé
Le Cercle de réflexion des Cadres de la Génération du Concret en France compte apporter son soutien au duo Karim et Baldé pour les prochaines élections locales. C’est à l’occasion d’une réunion tenue samedi dernier 7 mars 2009 à Paris au restaurant « Le nouveau Paris Dakar » qu’il a présenté ses dix bonnes raisons de faire confiance au jeune duo.
C’est par une présentation du destin croisé de Karim Wade et d’Abdoulaye Baldé que la Présidente du Bureau du Cercle des Cadres de la Génération du Concret en France, Mme Astou Dieng Kâ, a procédé à la présentation des « dix bonnes raisons de soutenir » les deux leaders de la Génération du Concret. Au courant d’une réunion tenue samedi dernier 7 mars au restaurant « Le nouveau Paris Dakar » sis à la rue Montyon à Paris, Astou Dieng Kâ a présenté Karim Wade comme « une richesse et une chance pour le Sénégal », du fait de « sa courtoisie, sa politesse, sa discrétion, et son amour du travail ».
Elle pense ainsi que l’homme aurait bien pu rester à Londres « où il gagnait bien sa vie dans une banque, mais a choisi de rentrer au pays pour apporter sa pierre à l’édifice ». De ce point de vue, Astou Dieng Kâ considère que pour avoir bien réussi les grands chantiers et l’organisation du sommet de l’Oci, de se rapprocher des Sénégalais par « un travail de proximité à travers des projets de nature à améliorer la vie des Sénégalais », Karim Wade, poursuit-elle, a engrangé rapidement « une certaine popularité comme on peut le constater dans les médias et auprès des citoyens ».
Il en est de même pour Abdoulaye Baldé que Astou Dieng Kâ a associé l’identité à celle de a Casamance tout entière. « Abdoulaye est ancré dans les réalités socioéconomiques et culturelles de sa région. Il est la matrice centrale de l’unité ethnique, le symbole de l’amour au travail et de la fidélité indéfectible des Casamançais à leurs principes de base », a-t-elle déclaré. Après la présentation du profil des deux hommes, Astou Dieng Kâ a fait un étalage de leurs réalisations avec « la réfection de la Corniche de Dakar et du prestigieux hôtel Méridien Président, la construction d’hôtels et d’une cité administrative à une soixantaine de kilomètres de Dakar, le nouvel aéroport et les grands travaux de l’Agence Nationale pour l’Organisation de la Conférence Islamique » entre autres.
Et de présenter ce que les deux hommes peuvent apporter, leurs ambitions et les raisons de leur faire confiance. « Karim relèvera forcément le défi avec tous les Sénégalais, car il a compris que le développement passe par des actes concrets et non par des débats stériles. Il n’a apporté que de bonnes choses au Sénégal. La situation du Sénégal avant 2000 n’est pas comparable avec celle de 2009 », a-t-elle dit du fils du Président. « Avec Karim, Dakar rayonnera au plan international », poursuit-elle. Pour le cas de Baldé, Astou Dieng Kâ persiste et signe : « Porter Abdoulaye à la Mairie de Ziguinchor, c’est porter à la tête de la mairie une nouvelle génération d’hommes et de femmes qui ont à cœur les intérêts citoyens des populations. Abdoulaye pourra marquer une rupture générationnelle au niveau de la gestion des affaires publiques dans laquelle la ville de Ziguinchor est demeurée enfermée depuis plus de 25 ans ». Selon elle, Abdoulaye Baldé « est en mesure de rebâtir l'unité de la Casamance autour d'un leadership fort et crédible dans la solidarité et la transparence ».
Il faut retenir que le Cerle de Réflexion des Cadres de la Génération du Concret Diaspora « est un creuset de cadres Sénégalais établis en France, intellectuels de haut niveau et de compétences diverses appartenant aux secteurs privés et publics. C’est une organisation démocratique plurielle et ouverte au respect des libertés individuelles et collectives, pour engager le processus de changement dont le pays a besoin. Le CRC de la GC a pour vocation fondamentale la réflexion, la prospective, l’initiative, la conception et l’élaboration de stratégies pour le compte de l’association de la Génération du Concret ».
Chérif FAYE
Astou Dieng Kâ, Une grande figure de la Diaspora Sénégalaise
Cette dame de cœur, très connue pour sa sensibilité aux problèmes des plus démunis, les enfants en particulier, est l'épouse d'Abdoulaye Arona Ka, Président de la Confédération Paysanne du Sénégal. Très en verve dans le domaine politique, cette grande intellectuelle qui a subi une formation universitaire de haute qualité dirige le Cercle de Réflexion des Cadres de la Génération du Concret Diaspora qu'elle a créé le 24 août 2007 à Paris en France.
Auparavant, Astou Dieng Kâ était première femme membre fondatrice de la Cellule Initiatives et Stratégies du Parti Démocratique Sénégalais en France. Titulaire d'un DEUG en Mathématiques, d'une Licence et d'une Maîtrise en Management et Ressources Humaines, la belle Astou Dieng Kâ a aussi subi une solide formation en Paie et Droit Social. Munie de son niveau Bac+4, elle a par ailleurs suivi plusieurs formations au Centre National des Arts et Métiers (CNAM) de France, et à l'Institut Comptable CIDEFI-LIDEC.
Présentement, Madame Kâ Astou Dieng travaille en tant que Cadre en paie et Ressources Humaines. Elle jouit d'une grande réputaion dans ce domaine et y fait office de Consultante.
vendredi 6 mars 2009
Barnier redistribue un milliard d'aides aux éleveurs, aux dépens des grands céréaliers
Michel Barnier veut donner à la PAC «une orientation écologiquement responsable et économiquement plus juste».
Le ministre donne une coloration «verte» au réaménagement de la PAC.
Toucher aux revenus des céréaliers (environ 47 000 euros par an en moyenne), pour en redistribuer une partie aux éleveurs, qui gagnent seulement 10 600 euros. Alors que ses prédécesseurs avaient botté en touche, Michel Barnier a décidé que le pas serait franchi dès 2010, en anticipation du réaménagement de la politique agricole commune (PAC) de 2013. Au total, 1,4 milliard d'euros d'aides directes seront redistribuées : celles du «premier pilier», c'est-à-dire 18 % de l'ensemble des aides directes.
«J'ai voulu donner à la PAC une orientation écologiquement responsable et économiquement plus juste», dit le ministre de l'Agriculture.
Principale nouveauté : la création d'une prime (DPU) à l'herbe, soit «700 millions supplémentaires pour l'élevage qui a vu ses revenus baisser de 50 % en deux ans», explique Michel Barnier. La plus grosse partie (580 millions d'euros) provient d'une réduction des aides aux grandes cultures, le solde (soit 120 millions) d'une partie de la prime à la vache allaitante. En outre, toujours pour les éleveurs, une aide indirecte («deuxième pilier»), la prime à l'herbe agro-environnementale (PHAE), sera revalorisée de 240 millions. À cela, il faut ajouter une aide au fourrage de 30 millions d'euros. Au total, l'élevage va toucher près d'un milliard d'aides. «Même s'il y a un mieux, nous sommes à mi-chemin de ce que nous voulions», explique Pierre Chevalier, président de la Fédération nationale bovine. Il faut encore ajouter, au titre des productions fragiles, 160 millions pour les élevages ovins et caprins.
Une assurance récolte
Autre changement, qui concerne lui tous les agriculteurs : la création d'une assurance récolte à hauteur de 100 millions et d'un fonds sanitaire de 40 millions d'euros. Enfin, le bio n'a pas été oublié avec 60 millions et 40 millions pour la culture de protéines végétales comme la luzerne.
La réaction la plus satisfaite est venue de la Confédération paysanne, pourtant classée à gauche. «Le soutien aux éleveurs ovins est réellement au rendez-vous, confie Régis Hochart, secrétaire national du deuxième syndicat français.
Nous sommes contents aussi de la création du DPU à l'herbe et du renforcement des indemnités compensatoires de handicap naturel des zones de montagne.»
Jean-Michel Lemétayer, président de la toute-puissante FNSEA, est plus embarrassé, à cause de ses adhérents céréaliers. Le rééquilibrage des revenus va «dans le bon sens» mais, prévient-il, «cela passera si les cours du blé sont au-dessus de 150 euros en 2010. Sinon il faudra revoir ce réaménagement». Aussi demande-t-il une clause de rendez-vous en octobre 2010. D'ici là, le ministre de l'Agriculture aura changé. Jean-Michel Lemétayer sera toujours en place.
Source AFP
Éric de La Chesnais, 23/02/2009
vendredi 27 février 2009
La nécessité de réviser les centrales d’achat:relance dela filere arachidiere
KAOLACK/ PROGRAMME DE RELANCE FILIERE ARACHIDE
par Abdoulaye FALL | SUD QUOTIDIEN , vendredi 26 décembre 2008 | 262 Lectures
Le programme de relance de la filière arachide se poursuit dans les régions du bassin arachidier. Initié par l’État du Sénégal en partenariat avec l’Union européenne, ce programme définit dans ses priorités, la réhabilitation, et la révision de l’ensemble des secteurs gravitant autour de la filière.
Lien recommandé Les centrales d’achat qui constituent naturellement les points de distribution de semences et autres intrants, mais également les centres de spéculation des produits tirés de l’agriculture, de l’arachide en particulier, ont été pris comme exemple. Malheureusement, ces outils qui devraient jouer un rôle fondamental dans les opérations de transaction commerciale, n’ont guère répondu aux attentes des acteurs. Ce qui continue de poser d’innombrables interrogations dans la promotion des cultures sectorielles et le développement de la filière d’une manière générale.
Ainsi depuis deux ans, la promotion de ces centrales d’achats a fait l’objet de multiples rencontres entre acteurs, et de nombreuses études ont été menées dans le but de sortir ces entreprises de l’informel en faveur du professionnalisme. Dans un séminaire dit de restitution des études préalables, tenu tout dernièrement à Kaolack, les différents acteurs de l’arachide ont ainsi décidé de faire de ces genres d’entreprises, de véritables outils de performance pour la filière.
Cette rencontre qui était aussi l’occasion pour les organisations de producteurs de définir avec leurs partenaires bailleurs les faiblesses et les forces enregistrées dans le fonctionnement des centrales dans les régions du bassin arachidier. Ainsi, en premier lieu, la non structuration des centrales, l’accès difficile aux ressources, ont entre autres constitué des questions auxquelles il convient d’y apporter des solutions.
La majeure partie des centrales du pays fonctionnent encore sans aucune définition des rôles et responsabilités. Leurs gérants à qui les organisations de producteurs veulent offrir une formation travaillent sans aucune organisation interne
PROGRAMME DE RECONSTITUTION DU CAPITAL SEMENCIER DE L’ARACHIDE
PROGRAMME DE RECONSTITUTION DU CAPITAL SEMENCIER DE L’ARACHIDE
Les acteurs examinent l’expérience de la première année
par Abdoulaye FALL | SUD QUOTIDIEN , vendredi 27 février 2009 | 49 Lectures
Les acteurs et techniciens de la filière de l’arachide ont entamé depuis hier Jeudi 26 Février à Kaolack une réflexion sur le schéma de la multiplication, mais aussi sur le déroulement des opérations de reconstitution du capital semencier.
Cette rencontre qui va se poursuivre jusqu’à ce jour vendredi 27 Février est en effet une occasion pour les organisations de producteurs et autres acteurs de la filière de préparer le terrain afin de rebondir sur un nouvel élan concernant les missions auxquelles ils sont assignés.
Selon la direction nationale de l’Asprodeb « l’objectif spécifique visé à travers cette rencontre consiste surtout à observer la rupture avec les méthodes ancestrales de faire pour ne pas dire de reconstitution du capital », Ainsi après une première année d’expérience tentée en 2008, les différents acteurs réunis jugent aujourd’hui nécessaire d’examiner le programme ayant été exécuté sur le terrain, autrement dit recenser l’ensemble des acquis, et la totalité des contraintes empêchant le bon déroulement de ce programme spécifique à la relance de la filière arachidière.
Ainsi depuis l’année écoulée, il faut le dire le programme de reconstruction du capital semencier de l’arachide se poursuit inlassablement dans la plupart des localités du bassin arachidier.
Confié à l’Association pour la promotion du développement à la base (Asprodeb), il est aujourd’hui piloté par six (6) coopératives réparties dans un certain nombre de localités du Bassin arachidier.
Sur le terrain, ces coopératives choisissent elles-mêmes les producteurs qui s’acquitteront des opérations de multiplication, et cela sur la base de leur compétence et leur professionnalisme. Il faut surtout dire que la reconstitution du capital semencier de l’arachide découle de la volonté de l’état d’aller vers la relance de cette filière.
Sur la base d’un certain nombre d’objectifs cherchant à assurer la disponibilité d’une production de 79.000 tonnes de semences certifiées N2 avant Décembre 2010, l’état du Sénégal en collaboration avec ses partenaires privés dont l’Asprodeb a débuté cette expérience dans les espaces limitant la vallée du fleuve Sénégal dés 2007.
L’association pour la promotion du développement à la base, toujours dans le cadre de cette démarche, a appuyé à l’époque les producteurs de la vallée dans les opérations de multiplication de la production alors estimée à une tonne sept cent (1,7 tonnes) de prébase. Ainsi multipliée, cette production est par la suite transférée au sein des organisations de producteurs du bassin arachidier.
Depuis 2008, cette production qui vient d’atteindre le cap des 20 tonnes de semences a été répartie entre six (6) coopératives résidant dans le Saloum Par contre, le fruit du partenariat entre l’Etat et l’Union européenne, a permis le financement de ce programme dans lequel l’Institut scientifique de recherche agricole (Isra) occupe une place stratégique.
lundi 23 février 2009
Rechauffement climatique : tout le monde n’est pas d’accord
Le Journal des Finances vient de publier un micro article nommé "Tendance au rafraîchissement en vue ?" faisant référence aux deux années plus fraîches qui viennent de s’écouler et surtout rappelant qu’il existe des scientifiques sérieux qui remettent en cause une certaine vision du réchauffement climatique.
Évidemment, dans un tel journal, on se doute que le point de vu est biaisé. La lutte contre le réchauffement climatique prone généralement la sobriété énergétique alors que nombres de financiers considèrent qu’une consommation d’énergies -souvent non renouvelables- importante soutient la croissance. Il est surtout paradoxal de titrer ainsi, alors même que l’intervenant Jeremy Ross soutient "Les gens se laissent prendre au piège des tendances à court terme". La preuve.
Le Journal des Finances imagine peut-être les "cassandres du réchauffement climatique" (le GIEC ?) comme une corporation délivrant une pensée unique, mais n’oublions pas que même à l’intérieur de ces experts, il existe des discentions sur les modèles et sur les prospéctives et que le recul aujourd’hui est encore trop faible pour être sûr... Mais, les conséquences probables ou possibles ne suggèrent-elles pas de prendre aussi quelques précautions et de remettre
Et si nous faisions le point sur le rechauffement climentique?
Juin 2004 : A l’approche de l’été, les souvenirs de la canicule de 2003 resurgissent de notre mémoire, les ventes de climatiseurs s’envolent. La sortie du film-catastrophe « Le jour d’après », dont le scénario ancré sur le thème du réchauffement de la planète prend de grandes libertés avec la science, vient conforter ces inquiétudes..
UN CONSTAT: LE RECHAUFFEMENT DE LA PLANETE
Il y a une vingtaine d’année, de nombreux scientifiques s’interrogeaient sur l’existence ou non d’un « réchauffement climatique » avéré. Les observations et mesures effectuées ces dernières années ont levé le doute sur cette question : augmentation lente, supérieure à 0,6°C en un siècle, des températures moyennes enregistrées par les stations météorologiques du monde entier, diminution de l’étendue et de l’épaisseur de la banquise arctique, recul des glaciers, augmentation significative du niveau de la mer, autant d’indices sont venus confirmer la réalité du réchauffement climatique.
Origine : GIEC (Groupe Intergouvernemental pour l’Etude du changement Climatique)
http://www.ipcc.ch/about/bfrench.pdf
Plusieurs milliers de chercheurs du monde entier contribuent à l’élaboration des rapports scientifiques par les experts du GIEC, organisme qui fait autorité dans le domaine de l’étude du réchauffement climatique. Le GIEC a été créé en 1998 par l’Organisation météorologique Mondiale et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, avec pour mission d’évaluer l’information scientifique sur les changements climatiques, leurs impacts et les mesures de prévention et d’adaptation envisageables.
LE CLIMAT DE LA TERRE
Le climat de la Terre résulte d’interactions complexes essentiellement entre l’atmosphère et les océans. Au cours des temps, il a présenté une variabilité importante qui a pu être mise en évidence par différents indicateurs. A titre d’exemple, les forages de glace effectués dans l’Antarctique ont permis de remonter des carottes emprisonnant des bulles d’air de plusieurs centaines de milliers d’années et l’analyse de ces échantillons a contribué de façon importante à l’étude du climat et de ses variations sur une longue échelle de temps, plus de 700000 ans .
Cette connaissance de la variabilité du climat de la Terre au cours du temps est indispensable pour être en mesure d’identifier si le réchauffement climatique récemment constaté présente un caractère exceptionnel ou s’il s’inscrit dans des cycles climatiques naturels et connus.
En savoir plus sur les changements climatiques :
http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/expo/tempo/planete/climax/comprendre.php
L’EFFET DE SERRE
L’effet de serre est souvent hâtivement désigné comme responsable du réchauffement climatique. En réalité, l’effet de serre est un phénomène naturel lié à la présence de gaz atmosphériques, tels que le dioxyde de carbone, le méthane. qui piègent le rayonnement infrarouge émis par la Terre. Cet effet de serre permet à l’atmosphère de se maintenir à une température moyenne de 15°C et sans lui, la température moyenne de la Terre serait de l’ordre de - 18°C !
Pour en savoir plus sur l’effet de serre, une animation et des explications sur le site du Commissariat à l’Energie Atomique :
http://www.cea.fr/fr/pedagogie/EffetDeSerre/index.htm
Ce qui inquiète actuellement la communauté scientifique est le constat d’une augmentation continue de la concentration des gaz à effet de serre, et le fait que cet accroissement résulte des activités humaines. En effet, le dioxyde de carbone est produit en très grande quantité lors de la combustion des hydrocarbures qui constituent l’essentiel des carburants utilisés dans les centrales thermiques, pour les transports routiers, aériens et maritimes.
C’est cet effet de serre additionnel induit par les activités humaines qui est responsable du réchauffement climatique observé depuis quelques années. Ceci a conduit les scientifiques à estimer qu’il y a « une influence perceptible de l’homme sur le climat global ».
CLIMAT DES PROCHAINES DECENIES:
LE
Plusieurs questions sont fréquemment soulevées :
Le réchauffement climatique va-t-il se poursuivre ?
Le GIEC a établi plusieurs scénarios reposant sur différentes hypothèses prenant en compte les progrès technologiques, la mise en oeuvre de différentes ressources énergétiques, l’évolution démographique.Quel que soit le scénario envisagé, une hausse de température est à prévoir, plus forte au 21ème siècle qu’au 20ème siècle.
Pour en savoir plus sur cette évolution, un dossier très complet
http://www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier179-4.php
Quelles seront les conséquences de ce réchauffement climatique ?
En premier lieu, c’est le niveau moyen de la mer qui sera affecté par ce réchauffement. La dilatation thermique des océans ajoutée à la fonte des glaciers pourrait entraîner une élévation de quelques dizaines de centimètres, ce qui paraît peu, mais est suffisant pour diminuer sensiblement la surface des terres émergées dans les régions basses et de faible relief, souvent très peuplées. En second lieu, les régimes de précipitations pourraient être modifiés, avec des régions devenant plus arides et d’autres beaucoup plus arrosées.
Les événements météorologiques extrêmes seront-ils plus graves et plus fréquents ?
Ces dernières années, les effets de phénomènes climatiques tels que El Nino ont été plus violents, l’Europe a été soumise à de violentes tempêtes et à des inondations catastrophiques. En France, les tempêtes de décembre 1999, la canicule de 2003, ont laissé de cruels souvenirs. On ne peut pour autant lier avec certitude ces évènements au réchauffement climatique. Un peu de recul est nécessaire pour avoir un avis pertinent sur ce sujet.
Sur le site de Météo-France, découvrez une animation qui présente la genèse du phénomène El Nino et ses impacts sur le climat :
http://www.meteo.fr/meteonet/decouvr/com.htm
UNE PRISE DE CONSCIENCE TARDIVE?
Les conséquences d’un réchauffement climatique dont on sait maintenant qu’il risque de s’amplifier et de se prolonger risquent d’être lourdes pour l’humanité. Scientifiques, politiques et citoyens sont globalement conscients de la nécessité de prendre des mesures pour limiter le réchauffement de la planète, mais souvent individuellement peu enclins à mettre leurs idées en application.
Depuis le sommet de Rio, en 1992, qui appelait à la responsabilité internationale pour sauvegarder la planète, une prise de conscience du changement climatique a eu lieu, et des stratégies ont été proposées pour limiter l’émission des gaz à effet de serre. Le protocole de Kyoto qui traite de cet aspect est néanmoins dans une impasse, en raison du refus de signature de la part de pays dont les activités industrielles sont fortement génératrices de gaz à effet de serre.
En France, suite à une proposition de loi émanant du Sénat, un observatoire national sur les effets du réchauffement climatique en France métropolitaine et dans les départements et territoires d’outre-mer a été créé en 2002. Un programme de lutte contre le changement climatique a été mis en place en 2003 par le ministère de l’écologie et du développement durable, avec pour objectif d’assurer dans une première étape la stabilité des émissions des gaz à effet de serre, puis de s’inscrire dans une réduction de ces émissions.
Pour en savoir plus, le site de la Mission interministérielle de l’effet de serre :
http://www.effet-de-serre.gouv.fr
Les objectifs affichés par les institutions pour limiter l’émission des gaz à effet de serre ne pourront toutefois être atteints sans une réelle implication de chacun des citoyens dans ses activités quotidiennes.
Jean Cassanet
Voir : Conférences de Gérard Mégie
En hommage à Gérard Mégie qui nous a quitté récemment, voici deux conférences de ce grand spécialiste de l’atmosphère et du climat terrestre. Gérard Mégie était président du CNRS et directeur de l’institut des sciences de l’environnement Pierre-Simon Laplace.
Auteur de plus de 240 publications scientifiques et de deux ouvrages : Stratosphère et Couche d’Ozone (Editions Masson 1991) et Ozone, l’équilibre rompu (Presses du CNRS 1989), Gérard Mégie a effectué des travaux portant sur le développement de méthodes de mesures originales des variables atmosphériques par sondage laser et sur la modélisation de la variabilité naturelle de l’ozone et de son évolution sous l’influence des activités humaines.
Qualité de l’air et de l’atmosphère (14 octobre 2000)
Les enjeux scientifiques des changements environnementaux
(3 juillet 2003)
Lire : Climat : Jeu dangereux
Climat: jeu dangereux de Jean Jouzel (Directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace, Directeur de recherches au CEA) et Anne Debroise (Journaliste scientifique).
Il n’y a plus de doutes : le climat change. Cependant, malgré une prise de conscience, les mesures tardent à venir. De fait, nous en savons encore peu sur l’évolution du climat et sur ses conséquences. Ce livre, rédigé dans un style très convivial par un grand spécialiste et par une journaliste scientifique, tente de répondre à quelques questions cruciales :
«Quel temps faisait-il hier?«, «Quel est l’impact de l’activité humaine sur le climat?«, «Dans quel monde vivront nos enfants?«, «Que faire?«...
De très nombreux exemples illustrent le propos des auteurs : ils nous aident à mieux comprendre les enjeux pour l’humanité tout entière.
(source : Dunod)
Climat : Jeu dangereux
Jean Jouzel et Anne Debroise
Dunod - Collection Quai des Sciences - 140 x 220 mm - 224 pages - 2004
ISBN : 2100069632 Prix : 19 €
rechauffement climatique
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Juin 2004 : A l’approche de l’été, les souvenirs de la canicule de 2003 resurgissent de notre mémoire, les ventes de climatiseurs s’envolent. La sortie du film-catastrophe « Le jour d’après », dont le scénario ancré sur le thème du réchauffement de la planète prend de grandes libertés avec la science, vient conforter ces inquiétudes..
UN CONSTAT: LE RECHAUFFEMENT DE LA PLANETE
Il y a une vingtaine d’année, de nombreux scientifiques s’interrogeaient sur l’existence ou non d’un « réchauffement climatique » avéré. Les observations et mesures effectuées ces dernières années ont levé le doute sur cette question : augmentation lente, supérieure à 0,6°C en un siècle, des températures moyennes enregistrées par les stations météorologiques du monde entier, diminution de l’étendue et de l’épaisseur de la banquise arctique, recul des glaciers, augmentation significative du niveau de la mer, autant d’indices sont venus confirmer la réalité du réchauffement climatique.
Origine : GIEC (Groupe Intergouvernemental pour l’Etude du changement Climatique)
http://www.ipcc.ch/about/bfrench.pdf
Plusieurs milliers de chercheurs du monde entier contribuent à l’élaboration des rapports scientifiques par les experts du GIEC, organisme qui fait autorité dans le domaine de l’étude du réchauffement climatique. Le GIEC a été créé en 1998 par l’Organisation météorologique Mondiale et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, avec pour mission d’évaluer l’information scientifique sur les changements climatiques, leurs impacts et les mesures de prévention et d’adaptation envisageables.
LE CLIMAT DE LA TERRE
Le climat de la Terre résulte d’interactions complexes essentiellement entre l’atmosphère et les océans. Au cours des temps, il a présenté une variabilité importante qui a pu être mise en évidence par différents indicateurs. A titre d’exemple, les forages de glace effectués dans l’Antarctique ont permis de remonter des carottes emprisonnant des bulles d’air de plusieurs centaines de milliers d’années et l’analyse de ces échantillons a contribué de façon importante à l’étude du climat et de ses variations sur une longue échelle de temps, plus de 700000 ans .
Cette connaissance de la variabilité du climat de la Terre au cours du temps est indispensable pour être en mesure d’identifier si le réchauffement climatique récemment constaté présente un caractère exceptionnel ou s’il s’inscrit dans des cycles climatiques naturels et connus.
En savoir plus sur les changements climatiques :
http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/expo/tempo/planete/climax/comprendre.php
L’EFFET DE SERRE
L’effet de serre est souvent hâtivement désigné comme responsable du réchauffement climatique. En réalité, l’effet de serre est un phénomène naturel lié à la présence de gaz atmosphériques, tels que le dioxyde de carbone, le méthane. qui piègent le rayonnement infrarouge émis par la Terre. Cet effet de serre permet à l’atmosphère de se maintenir à une température moyenne de 15°C et sans lui, la température moyenne de la Terre serait de l’ordre de - 18°C !
Pour en savoir plus sur l’effet de serre, une animation et des explications sur le site du Commissariat à l’Energie Atomique :
http://www.cea.fr/fr/pedagogie/EffetDeSerre/index.htm
Ce qui inquiète actuellement la communauté scientifique est le constat d’une augmentation continue de la concentration des gaz à effet de serre, et le fait que cet accroissement résulte des activités humaines. En effet, le dioxyde de carbone est produit en très grande quantité lors de la combustion des hydrocarbures qui constituent l’essentiel des carburants utilisés dans les centrales thermiques, pour les transports routiers, aériens et maritimes.
C’est cet effet de serre additionnel induit par les activités humaines qui est responsable du réchauffement climatique observé depuis quelques années. Ceci a conduit les scientifiques à estimer qu’il y a « une influence perceptible de l’homme sur le climat global ».
LE CLIMAT DES PROCHAINES DECENIES:
Plusieurs questions sont fréquemment soulevées :
Le réchauffement climatique va-t-il se poursuivre ?
Le GIEC a établi plusieurs scénarios reposant sur différentes hypothèses prenant en compte les progrès technologiques, la mise en oeuvre de différentes ressources énergétiques, l’évolution démographique.Quel que soit le scénario envisagé, une hausse de température est à prévoir, plus forte au 21ème siècle qu’au 20ème siècle.
Pour en savoir plus sur cette évolution, un dossier très complet
http://www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier179-4.php
Quelles seront les conséquences de ce réchauffement climatique ?
En premier lieu, c’est le niveau moyen de la mer qui sera affecté par ce réchauffement. La dilatation thermique des océans ajoutée à la fonte des glaciers pourrait entraîner une élévation de quelques dizaines de centimètres, ce qui paraît peu, mais est suffisant pour diminuer sensiblement la surface des terres émergées dans les régions basses et de faible relief, souvent très peuplées. En second lieu, les régimes de précipitations pourraient être modifiés, avec des régions devenant plus arides et d’autres beaucoup plus arrosées.
Les événements météorologiques extrêmes seront-ils plus graves et plus fréquents ?
Ces dernières années, les effets de phénomènes climatiques tels que El Nino ont été plus violents, l’Europe a été soumise à de violentes tempêtes et à des inondations catastrophiques. En France, les tempêtes de décembre 1999, la canicule de 2003, ont laissé de cruels souvenirs. On ne peut pour autant lier avec certitude ces évènements au réchauffement climatique. Un peu de recul est nécessaire pour avoir un avis pertinent sur ce sujet.
Sur le site de Météo-France, découvrez une animation qui présente la genèse du phénomène El Nino et ses impacts sur le climat :
http://www.meteo.fr/meteonet/decouvr/com.htm
UNE PRISE DE CONSCIENCE TARDIVE?
Les conséquences d’un réchauffement climatique dont on sait maintenant qu’il risque de s’amplifier et de se prolonger risquent d’être lourdes pour l’humanité. Scientifiques, politiques et citoyens sont globalement conscients de la nécessité de prendre des mesures pour limiter le réchauffement de la planète, mais souvent individuellement peu enclins à mettre leurs idées en application.
Depuis le sommet de Rio, en 1992, qui appelait à la responsabilité internationale pour sauvegarder la planète, une prise de conscience du changement climatique a eu lieu, et des stratégies ont été proposées pour limiter l’émission des gaz à effet de serre. Le protocole de Kyoto qui traite de cet aspect est néanmoins dans une impasse, en raison du refus de signature de la part de pays dont les activités industrielles sont fortement génératrices de gaz à effet de serre.
En France, suite à une proposition de loi émanant du Sénat, un observatoire national sur les effets du réchauffement climatique en France métropolitaine et dans les départements et territoires d’outre-mer a été créé en 2002. Un programme de lutte contre le changement climatique a été mis en place en 2003 par le ministère de l’écologie et du développement durable, avec pour objectif d’assurer dans une première étape la stabilité des émissions des gaz à effet de serre, puis de s’inscrire dans une réduction de ces émissions.
Pour en savoir plus, le site de la Mission interministérielle de l’effet de serre :
http://www.effet-de-serre.gouv.fr
Les objectifs affichés par les institutions pour limiter l’émission des gaz à effet de serre ne pourront toutefois être atteints sans une réelle implication de chacun des citoyens dans ses activités quotidiennes.
Jean Cassanet
Voir : Conférences de Gérard Mégie
En hommage à Gérard Mégie qui nous a quitté récemment, voici deux conférences de ce grand spécialiste de l’atmosphère et du climat terrestre. Gérard Mégie était président du CNRS et directeur de l’institut des sciences de l’environnement Pierre-Simon Laplace.
Auteur de plus de 240 publications scientifiques et de deux ouvrages : Stratosphère et Couche d’Ozone (Editions Masson 1991) et Ozone, l’équilibre rompu (Presses du CNRS 1989), Gérard Mégie a effectué des travaux portant sur le développement de méthodes de mesures originales des variables atmosphériques par sondage laser et sur la modélisation de la variabilité naturelle de l’ozone et de son évolution sous l’influence des activités humaines.
Qualité de l’air et de l’atmosphère (14 octobre 2000)
Les enjeux scientifiques des changements environnementaux
(3 juillet 2003)
Lire : Climat : Jeu dangereux
Climat: jeu dangereux de Jean Jouzel (Directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace, Directeur de recherches au CEA) et Anne Debroise (Journaliste scientifique).
Il n’y a plus de doutes : le climat change. Cependant, malgré une prise de conscience, les mesures tardent à venir. De fait, nous en savons encore peu sur l’évolution du climat et sur ses conséquences. Ce livre, rédigé dans un style très convivial par un grand spécialiste et par une journaliste scientifique, tente de répondre à quelques questions cruciales :
«Quel temps faisait-il hier?«, «Quel est l’impact de l’activité humaine sur le climat?«, «Dans quel monde vivront nos enfants?«, «Que faire?«...
De très nombreux exemples illustrent le propos des auteurs : ils nous aident à mieux comprendre les enjeux pour l’humanité tout entière.
(source : Dunod)
Climat : Jeu dangereux
Jean Jouzel et Anne Debroise
Dunod - Collection Quai des Sciences - 140 x 220 mm - 224 pages - 2004
ISBN : 2100069632 Prix : 19 €
Juin 2004 : A l’approche de l’été, les souvenirs de la canicule de 2003 resurgissent de notre mémoire, les ventes de climatiseurs s’envolent. La sortie du film-catastrophe « Le jour d’après », dont le scénario ancré sur le thème du réchauffement de la planète prend de grandes libertés avec la science, vient conforter ces inquiétudes..
UN CONSTAT: LE RECHAUFFEMENT DE LA PLANETE
Il y a une vingtaine d’année, de nombreux scientifiques s’interrogeaient sur l’existence ou non d’un « réchauffement climatique » avéré. Les observations et mesures effectuées ces dernières années ont levé le doute sur cette question : augmentation lente, supérieure à 0,6°C en un siècle, des températures moyennes enregistrées par les stations météorologiques du monde entier, diminution de l’étendue et de l’épaisseur de la banquise arctique, recul des glaciers, augmentation significative du niveau de la mer, autant d’indices sont venus confirmer la réalité du réchauffement climatique.
Origine : GIEC (Groupe Intergouvernemental pour l’Etude du changement Climatique)
http://www.ipcc.ch/about/bfrench.pdf
Plusieurs milliers de chercheurs du monde entier contribuent à l’élaboration des rapports scientifiques par les experts du GIEC, organisme qui fait autorité dans le domaine de l’étude du réchauffement climatique. Le GIEC a été créé en 1998 par l’Organisation météorologique Mondiale et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, avec pour mission d’évaluer l’information scientifique sur les changements climatiques, leurs impacts et les mesures de prévention et d’adaptation envisageables.
LE CLIMAT DE LA TERRE
Le climat de la Terre résulte d’interactions complexes essentiellement entre l’atmosphère et les océans. Au cours des temps, il a présenté une variabilité importante qui a pu être mise en évidence par différents indicateurs. A titre d’exemple, les forages de glace effectués dans l’Antarctique ont permis de remonter des carottes emprisonnant des bulles d’air de plusieurs centaines de milliers d’années et l’analyse de ces échantillons a contribué de façon importante à l’étude du climat et de ses variations sur une longue échelle de temps, plus de 700000 ans .
Cette connaissance de la variabilité du climat de la Terre au cours du temps est indispensable pour être en mesure d’identifier si le réchauffement climatique récemment constaté présente un caractère exceptionnel ou s’il s’inscrit dans des cycles climatiques naturels et connus.
En savoir plus sur les changements climatiques :
http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/expo/tempo/planete/climax/comprendre.php
L’EFFET DE SERRE
L’effet de serre est souvent hâtivement désigné comme responsable du réchauffement climatique. En réalité, l’effet de serre est un phénomène naturel lié à la présence de gaz atmosphériques, tels que le dioxyde de carbone, le méthane. qui piègent le rayonnement infrarouge émis par la Terre. Cet effet de serre permet à l’atmosphère de se maintenir à une température moyenne de 15°C et sans lui, la température moyenne de la Terre serait de l’ordre de - 18°C !
Pour en savoir plus sur l’effet de serre, une animation et des explications sur le site du Commissariat à l’Energie Atomique :
http://www.cea.fr/fr/pedagogie/EffetDeSerre/index.htm
Ce qui inquiète actuellement la communauté scientifique est le constat d’une augmentation continue de la concentration des gaz à effet de serre, et le fait que cet accroissement résulte des activités humaines. En effet, le dioxyde de carbone est produit en très grande quantité lors de la combustion des hydrocarbures qui constituent l’essentiel des carburants utilisés dans les centrales thermiques, pour les transports routiers, aériens et maritimes.
C’est cet effet de serre additionnel induit par les activités humaines qui est responsable du réchauffement climatique observé depuis quelques années. Ceci a conduit les scientifiques à estimer qu’il y a « une influence perceptible de l’homme sur le climat global ».
LE CLIMAT DES PROCHAINES DECENIES:
Plusieurs questions sont fréquemment soulevées :
Le réchauffement climatique va-t-il se poursuivre ?
Le GIEC a établi plusieurs scénarios reposant sur différentes hypothèses prenant en compte les progrès technologiques, la mise en oeuvre de différentes ressources énergétiques, l’évolution démographique.Quel que soit le scénario envisagé, une hausse de température est à prévoir, plus forte au 21ème siècle qu’au 20ème siècle.
Pour en savoir plus sur cette évolution, un dossier très complet
http://www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier179-4.php
Quelles seront les conséquences de ce réchauffement climatique ?
En premier lieu, c’est le niveau moyen de la mer qui sera affecté par ce réchauffement. La dilatation thermique des océans ajoutée à la fonte des glaciers pourrait entraîner une élévation de quelques dizaines de centimètres, ce qui paraît peu, mais est suffisant pour diminuer sensiblement la surface des terres émergées dans les régions basses et de faible relief, souvent très peuplées. En second lieu, les régimes de précipitations pourraient être modifiés, avec des régions devenant plus arides et d’autres beaucoup plus arrosées.
Les événements météorologiques extrêmes seront-ils plus graves et plus fréquents ?
Ces dernières années, les effets de phénomènes climatiques tels que El Nino ont été plus violents, l’Europe a été soumise à de violentes tempêtes et à des inondations catastrophiques. En France, les tempêtes de décembre 1999, la canicule de 2003, ont laissé de cruels souvenirs. On ne peut pour autant lier avec certitude ces évènements au réchauffement climatique. Un peu de recul est nécessaire pour avoir un avis pertinent sur ce sujet.
Sur le site de Météo-France, découvrez une animation qui présente la genèse du phénomène El Nino et ses impacts sur le climat :
http://www.meteo.fr/meteonet/decouvr/com.htm
UNE PRISE DE CONSCIENCE TARDIVE?
Les conséquences d’un réchauffement climatique dont on sait maintenant qu’il risque de s’amplifier et de se prolonger risquent d’être lourdes pour l’humanité. Scientifiques, politiques et citoyens sont globalement conscients de la nécessité de prendre des mesures pour limiter le réchauffement de la planète, mais souvent individuellement peu enclins à mettre leurs idées en application.
Depuis le sommet de Rio, en 1992, qui appelait à la responsabilité internationale pour sauvegarder la planète, une prise de conscience du changement climatique a eu lieu, et des stratégies ont été proposées pour limiter l’émission des gaz à effet de serre. Le protocole de Kyoto qui traite de cet aspect est néanmoins dans une impasse, en raison du refus de signature de la part de pays dont les activités industrielles sont fortement génératrices de gaz à effet de serre.
En France, suite à une proposition de loi émanant du Sénat, un observatoire national sur les effets du réchauffement climatique en France métropolitaine et dans les départements et territoires d’outre-mer a été créé en 2002. Un programme de lutte contre le changement climatique a été mis en place en 2003 par le ministère de l’écologie et du développement durable, avec pour objectif d’assurer dans une première étape la stabilité des émissions des gaz à effet de serre, puis de s’inscrire dans une réduction de ces émissions.
Pour en savoir plus, le site de la Mission interministérielle de l’effet de serre :
http://www.effet-de-serre.gouv.fr
Les objectifs affichés par les institutions pour limiter l’émission des gaz à effet de serre ne pourront toutefois être atteints sans une réelle implication de chacun des citoyens dans ses activités quotidiennes.
Jean Cassanet
Voir : Conférences de Gérard Mégie
En hommage à Gérard Mégie qui nous a quitté récemment, voici deux conférences de ce grand spécialiste de l’atmosphère et du climat terrestre. Gérard Mégie était président du CNRS et directeur de l’institut des sciences de l’environnement Pierre-Simon Laplace.
Auteur de plus de 240 publications scientifiques et de deux ouvrages : Stratosphère et Couche d’Ozone (Editions Masson 1991) et Ozone, l’équilibre rompu (Presses du CNRS 1989), Gérard Mégie a effectué des travaux portant sur le développement de méthodes de mesures originales des variables atmosphériques par sondage laser et sur la modélisation de la variabilité naturelle de l’ozone et de son évolution sous l’influence des activités humaines.
Qualité de l’air et de l’atmosphère (14 octobre 2000)
Les enjeux scientifiques des changements environnementaux
(3 juillet 2003)
Lire : Climat : Jeu dangereux
Climat: jeu dangereux de Jean Jouzel (Directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace, Directeur de recherches au CEA) et Anne Debroise (Journaliste scientifique).
Il n’y a plus de doutes : le climat change. Cependant, malgré une prise de conscience, les mesures tardent à venir. De fait, nous en savons encore peu sur l’évolution du climat et sur ses conséquences. Ce livre, rédigé dans un style très convivial par un grand spécialiste et par une journaliste scientifique, tente de répondre à quelques questions cruciales :
«Quel temps faisait-il hier?«, «Quel est l’impact de l’activité humaine sur le climat?«, «Dans quel monde vivront nos enfants?«, «Que faire?«...
De très nombreux exemples illustrent le propos des auteurs : ils nous aident à mieux comprendre les enjeux pour l’humanité tout entière.
(source : Dunod)
Climat : Jeu dangereux
Jean Jouzel et Anne Debroise
Dunod - Collection Quai des Sciences - 140 x 220 mm - 224 pages - 2004
ISBN : 2100069632 Prix : 19 €
dimanche 22 février 2009
BLAGUES ..... LES . A G R I C U L T E U R SPosté le 16.11.2005 par Bunny le Pouet ou
Patrick Hargous
Un bon gros paysan a acheté un tout nouveau coq, trouvant le sien trop vieux pour "satisfaire" toutes ses poules.
Alors quand le jeune coq arrive dans la basse-cour, le vieux coq vient le trouver et lui dit :
"Salut jeunot, voila tu sais que j'approche de la fin, alors si tu veux, tu pourrais me laisser quelques poules,..."
Le jeune coq stupéfié, lui répond :
"Ah non ! Tu as fait ton temps pépé, maintenant c'est mon tour, je prends toutes les poules....
Mais le vieux coq, malin, lui demande
"Alors je te propose une course: le premier arrivé à la clôture, là-bas aura toutes les poules mais tu me laisses quand même 1 mètre d'avance, ok ??"
Le jeune coq, costaud, en pleine forme, comparé au vieux coq, qui a du mal à se tenir sur ses pattes, répond
"OK, papy, pas de problème, eh.. eh.. eh"....
Le jeune coq est persuadé de ne faire qu'une bouchée du vieux !! La course commence....
Le paysan voit son jeune coq courir après le vieux coq, s'empresse de saisir son fusil, et mitraille le jeune coq en gueulant:
"Putain, ça fait le 5ème coq que j'achète, c'est le 5ème coq pédé !"
Production céréalière mondiale 2009 en baisse, selon les premières indications 12-02-2009
Distribution de semences en Haïti
12 février 2009, Rome – Selon les premières indications, la production céréalière mondiale en 2009 sera inférieure au niveau record atteint en 2008 du fait à la fois de la diminution des superficies ensemencées et de conditions climatiques défavorables.
L’annonce en a été faite aujourd’hui par la FAO qui cite son dernier rapport "Perspectives de récolte et situation alimentaire".
En Europe et aux Etats-Unis, les conditions sont en général propices pour le blé d’hiver mais les superficies ensemencées diminuent dans plusieurs grands pays producteurs en raison des moindres attentes concernant les prix et de la cherté persistante des intrants, selon le rapport.
Dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier, les indicateurs de récolte céréalière début 2009 sont à la baisse : recul de la récolte de maïs en Afrique australe, sécheresse préfigurant des récoltes de blé en régression en Asie, notamment en Chine où la moitié des superficies sont affectées et pluies inadéquates également en Inde.
Toutefois, la situation, dans son ensemble, évoluera en fonction des résultats des cultures de riz qui doivent encore être plantées en Asie.
En Amérique du Sud, la production de blé 2008 a été réduite de moitié en Argentine du fait de la sécheresse et la persistance de conditions climatiques défavorables n’annonce rien de bon pour les perspectives de récolte de céréales secondaires dans la région en 2009.
Les stocks en augmentation…
Sur la base des dernières estimations de la production céréalière 2008 et de l’utilisation de céréales prévue dans le monde en 2008/09, la FAO estime à 496 millions de tonnes le solde positif des stocks céréaliers mondiaux, qui viendraient gonfler ceux attendus en 2009/10, soit un niveau élevé jamais atteint depuis 2002.
Selon la FAO, la situation de l’offre et la demande de céréales dans le groupe des pays à faible revenu et à déficit vivrier devrait s’améliorer, dans l’ensemble, en raison de récoltes supérieures à la moyenne en 2008.
... mais les prix ne fléchissent pas
Bien que les cours mondiaux des céréales aient fortement chuté au cours du deuxième semestre 2008, les prix des denrées alimentaires sur les marchés intérieurs de nombreux pays en développement demeurent très élevés. Cela réduit l’accès des populations à faible revenu à ces denrées.
En Afrique australe et en Amérique latine, les prix des denrées alimentaires de base ont continué à grimper ou n’ont pas régressé au cours des derniers mois.
Dans des pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique de l’Est, les prix des produits alimentaires ont nettement fléchi depuis le début des récoltes en septembre/octobre 2008, mais en janvier 2009 ils étaient toujours au-dessus de leur niveau d’il y a un an.
La situation est plus critique pour le riz et le blé importés, car les prix de ces deux denrées de base continuent d’augmenter.
Les prix du riz et du blé restent également élevés dans plusieurs pays pauvres d’Asie, notamment en Afghanistan, au Pakistan et au Sri Lanka.
Pays en crise
Des pénuries alimentaires persistent dans 32 pays ainsi que dans la bande de Gaza où la situation est très préoccupante suite au dernier conflit armé, selon la FAO.
En Afrique de l’Est plus de 18 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë du fait de conflits armés, de troubles civils, de conditions climatiques défavorables ou des trois à la fois.
En Afrique australe, quelque 8,7 millions de personnes sont également victimes de l’insécurité alimentaire. Au Kenya, en Somalie et au Zimbabwe, la situation alimentaire est très grave du fait à la fois de mauvaises récoltes dues à la sécheresse, de troubles civils et de crises économiques internes.
Cliquer ici pour la liste des pays qui ont besoin d'une assistance extérieure.
Les biocarburants
Selon les dernières prévisions de la FAO pour l’année commerciale 2008/09 (juillet/juin), le volume de céréales utilisées pour la production de biocarburants serait de 104 millions de tonnes, soit +22% par rapport à 2007/08, soit encore 4,6% de la production céréalière mondiale.
Aux Etats-Unis, le volume de céréales utilisées pour la production de biocarburants devrait atteindre environ 93 millions de tonnes (dont 91 millions de tonnes de maïs), soit +19% par rapport à 2007/08.
Des prévisions antérieures prédisaient des volumes plus importants, mais la chute des cours du pétrole et le ralentissement de l’activité économique mondiale ont freiné la tendance.
12 février 2009, Rome – Selon les premières indications, la production céréalière mondiale en 2009 sera inférieure au niveau record atteint en 2008 du fait à la fois de la diminution des superficies ensemencées et de conditions climatiques défavorables.
L’annonce en a été faite aujourd’hui par la FAO qui cite son dernier rapport "Perspectives de récolte et situation alimentaire".
En Europe et aux Etats-Unis, les conditions sont en général propices pour le blé d’hiver mais les superficies ensemencées diminuent dans plusieurs grands pays producteurs en raison des moindres attentes concernant les prix et de la cherté persistante des intrants, selon le rapport.
Dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier, les indicateurs de récolte céréalière début 2009 sont à la baisse : recul de la récolte de maïs en Afrique australe, sécheresse préfigurant des récoltes de blé en régression en Asie, notamment en Chine où la moitié des superficies sont affectées et pluies inadéquates également en Inde.
Toutefois, la situation, dans son ensemble, évoluera en fonction des résultats des cultures de riz qui doivent encore être plantées en Asie.
En Amérique du Sud, la production de blé 2008 a été réduite de moitié en Argentine du fait de la sécheresse et la persistance de conditions climatiques défavorables n’annonce rien de bon pour les perspectives de récolte de céréales secondaires dans la région en 2009.
Les stocks en augmentation…
Sur la base des dernières estimations de la production céréalière 2008 et de l’utilisation de céréales prévue dans le monde en 2008/09, la FAO estime à 496 millions de tonnes le solde positif des stocks céréaliers mondiaux, qui viendraient gonfler ceux attendus en 2009/10, soit un niveau élevé jamais atteint depuis 2002.
Selon la FAO, la situation de l’offre et la demande de céréales dans le groupe des pays à faible revenu et à déficit vivrier devrait s’améliorer, dans l’ensemble, en raison de récoltes supérieures à la moyenne en 2008.
... mais les prix ne fléchissent pas
Bien que les cours mondiaux des céréales aient fortement chuté au cours du deuxième semestre 2008, les prix des denrées alimentaires sur les marchés intérieurs de nombreux pays en développement demeurent très élevés. Cela réduit l’accès des populations à faible revenu à ces denrées.
En Afrique australe et en Amérique latine, les prix des denrées alimentaires de base ont continué à grimper ou n’ont pas régressé au cours des derniers mois.
Dans des pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique de l’Est, les prix des produits alimentaires ont nettement fléchi depuis le début des récoltes en septembre/octobre 2008, mais en janvier 2009 ils étaient toujours au-dessus de leur niveau d’il y a un an.
La situation est plus critique pour le riz et le blé importés, car les prix de ces deux denrées de base continuent d’augmenter.
Les prix du riz et du blé restent également élevés dans plusieurs pays pauvres d’Asie, notamment en Afghanistan, au Pakistan et au Sri Lanka.
Pays en crise
Des pénuries alimentaires persistent dans 32 pays ainsi que dans la bande de Gaza où la situation est très préoccupante suite au dernier conflit armé, selon la FAO.
En Afrique de l’Est plus de 18 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë du fait de conflits armés, de troubles civils, de conditions climatiques défavorables ou des trois à la fois.
En Afrique australe, quelque 8,7 millions de personnes sont également victimes de l’insécurité alimentaire. Au Kenya, en Somalie et au Zimbabwe, la situation alimentaire est très grave du fait à la fois de mauvaises récoltes dues à la sécheresse, de troubles civils et de crises économiques internes.
Cliquer ici pour la liste des pays qui ont besoin d'une assistance extérieure.
Les biocarburants
Selon les dernières prévisions de la FAO pour l’année commerciale 2008/09 (juillet/juin), le volume de céréales utilisées pour la production de biocarburants serait de 104 millions de tonnes, soit +22% par rapport à 2007/08, soit encore 4,6% de la production céréalière mondiale.
Aux Etats-Unis, le volume de céréales utilisées pour la production de biocarburants devrait atteindre environ 93 millions de tonnes (dont 91 millions de tonnes de maïs), soit +19% par rapport à 2007/08.
Des prévisions antérieures prédisaient des volumes plus importants, mais la chute des cours du pétrole et le ralentissement de l’activité économique mondiale ont freiné la tendance.
Baisse de la production cerealiere mondiale
Résumé posté par Meridian le 20/2/2009
Source: FAO Newsroom
Auteur: n/a
Selon les premières indications, la production céréalière mondiale en 2009 sera inférieure au niveau record atteint en 2008. L’annonce en a été faite aujourd’hui par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui cite son dernier rapport « Perspectives de récolte et situation alimentaire ». Les superficies ensemencées ont baissé en Europe et aux Etats-Unis en raison des moindres attentes concernant les prix par rapport à l’année dernière et de la cherté persistante des intrants, selon le rapport. On prévoit un recul de la récolte de maïs en Afrique australe, tandis qu’une sécheresse persistante porte atteinte aux perspectives de récoltes de blé en Asie. La persistance de conditions climatiques sèches n’annonce rien de bon pour les perspectives de récolte de céréales en Argentine. Toutefois, note le rapport, la situation dans son ensemble évoluera en fonction des résultats des cultures de riz qui doivent encore être plantées en Asie. De plus, affirme-t-il, bien que les cours mondiaux des denrées alimentaires aient fléchi à l’échelon mondial, ils demeurent très élevés en Afrique australe, en Amérique centrale et dans des pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique de l’Est, réduisant l’accès des populations à faible revenu à ces denrées. La situation est plus critique pour le riz et le blé importés, car les prix de ces deux denrées de base dans ces sous-régions continuent d’augmenter, lit-on dans le communiqué de presse. Les prix du riz et du blé restent également élevés dans plusieurs pays pauvres d’Asie, notamment en Afghanistan, au Pakistan et au Sri Lanka. Selon les dernières prévisions de la FAO pour l’année commerciale 2008/2009 (juillet/juin), le volume de céréales utilisées pour la production de biocarburants serait de 104 millions de tonnes, soit +22 % par rapport à 2007/2008, soit encore 4,6 % de la production céréalière mondiale. Aux Etats-Unis, le volume de céréales utilisées pour la production de biocarburants devrait atteindre environ 93 millions de tonnes (dont 91 millions de tonnes de maïs), soit +19 % par rapport à 2007/2008. Pour consulter le communiqué de presse en ligne en version
Source: FAO Newsroom
Auteur: n/a
Selon les premières indications, la production céréalière mondiale en 2009 sera inférieure au niveau record atteint en 2008. L’annonce en a été faite aujourd’hui par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui cite son dernier rapport « Perspectives de récolte et situation alimentaire ». Les superficies ensemencées ont baissé en Europe et aux Etats-Unis en raison des moindres attentes concernant les prix par rapport à l’année dernière et de la cherté persistante des intrants, selon le rapport. On prévoit un recul de la récolte de maïs en Afrique australe, tandis qu’une sécheresse persistante porte atteinte aux perspectives de récoltes de blé en Asie. La persistance de conditions climatiques sèches n’annonce rien de bon pour les perspectives de récolte de céréales en Argentine. Toutefois, note le rapport, la situation dans son ensemble évoluera en fonction des résultats des cultures de riz qui doivent encore être plantées en Asie. De plus, affirme-t-il, bien que les cours mondiaux des denrées alimentaires aient fléchi à l’échelon mondial, ils demeurent très élevés en Afrique australe, en Amérique centrale et dans des pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique de l’Est, réduisant l’accès des populations à faible revenu à ces denrées. La situation est plus critique pour le riz et le blé importés, car les prix de ces deux denrées de base dans ces sous-régions continuent d’augmenter, lit-on dans le communiqué de presse. Les prix du riz et du blé restent également élevés dans plusieurs pays pauvres d’Asie, notamment en Afghanistan, au Pakistan et au Sri Lanka. Selon les dernières prévisions de la FAO pour l’année commerciale 2008/2009 (juillet/juin), le volume de céréales utilisées pour la production de biocarburants serait de 104 millions de tonnes, soit +22 % par rapport à 2007/2008, soit encore 4,6 % de la production céréalière mondiale. Aux Etats-Unis, le volume de céréales utilisées pour la production de biocarburants devrait atteindre environ 93 millions de tonnes (dont 91 millions de tonnes de maïs), soit +19 % par rapport à 2007/2008. Pour consulter le communiqué de presse en ligne en version
Blague : Trayeuse automatique : le progès des technologies agricoles
Un fermier commande une trayeuse automatique à vache très high tech. Comme sa femme est partie faire des courses il décide, après un mélange de fantasme et d'hésitation, de l'essayer sur ... lui-même.
Il insère donc son sexe dans la trayeuse et la met en marche.... et il ne met pas longtemps à réaliser que cet équipement lui procure un plaisir intense !!!!! Une fois ,soulagé, il essaye d'enlever le boyau de succion ... sans résultats ! Il lit donc hâtivement le manuel d'instruction, mais n'y trouve rien d'utile... Il tripote tous les boutons de la machine ... sans plus de succès...
Finalement, il se précipite sur son portable et appelle le service après-vente.
- Allo!!...je viens de me procurer votre nouvelle trayeuse. Elle fonctionne très bien, mais comment je fais pour l'enlever de la vache ?
- Ne vous tracassez pas, la machine se déconnecte automatiquement lorsqu'elle a collecté 10 litres !
Il insère donc son sexe dans la trayeuse et la met en marche.... et il ne met pas longtemps à réaliser que cet équipement lui procure un plaisir intense !!!!! Une fois ,soulagé, il essaye d'enlever le boyau de succion ... sans résultats ! Il lit donc hâtivement le manuel d'instruction, mais n'y trouve rien d'utile... Il tripote tous les boutons de la machine ... sans plus de succès...
Finalement, il se précipite sur son portable et appelle le service après-vente.
- Allo!!...je viens de me procurer votre nouvelle trayeuse. Elle fonctionne très bien, mais comment je fais pour l'enlever de la vache ?
- Ne vous tracassez pas, la machine se déconnecte automatiquement lorsqu'elle a collecté 10 litres !
mercredi 11 février 2009
La securité alimentaire
1. Le système de sécurité alimentaire européen : une responsabilité partagée
Le style de vie contemporain est fort éloigné de ce qui se faisait par le passé. Pressé par le temps, l'augmentation du nombre de personnes célibataires, de familles monoparentales et de femmes qui travaillent, a conduit à des changements profonds dans la préparation des aliments et des habitudes de consommation. Un résultat positif de ce changement de mentalité a trait aux avancées technologiques rapides réalisées dans l’industrie alimentaire pour assurer la sécurité et l’intégrité des aliments. Malgré ces progrès, la contamination des aliments n’a pas disparue et se propage soit naturellement, soit accidentellement via des contaminants ou des mauvaises pratiques de fabrication.
Finalement, la qualité et la sécurité d’un aliment dépendent des efforts fournis par chaque acteur de la chaîne alimentaire, de l’agriculteur au consommateur. Comme le disaient récemment l’UE et l’OMS, « la sécurité alimentaire est l’affaire de tous, de la fourche à la fourchette ».
Maintenir la qualité et la sécurité tout au long de la chaîne alimentaire requiert aussi bien des procédures pour veiller à l’intégrité de l’aliment et des méthodes de surveillance pour s’assurer que ces procédures sont bien mises en oeuvre.
1.1. Le cadre légal européen
La politique de sécurité alimentaire de l’UE englobe les chaînes alimentaires humaines et animales. Elle fournit une vaste législation et décrit la responsabilité des producteurs et des fournisseurs dans le maintien de la qualité de l’alimentation. Les règlements de l'UE comptent parmi les plus sévères dans le monde.
La législation européenne à été complètement révisée ,vers la fin des années 90, pour la rendre plus scientifique et transparente. En 1997, un nouveau conseil scientifique européen a été établi. Huit nouveaux comités scientifiques ont été à un comité scientifique de direction. L’agence européenne pour la sécurité de la chaîne alimentaire (EFSA) a vu, quant à elle, le jour en 2002. L’EFSA est un organisme indépendant qui travaille en étroite collaboration avec de nombreuses agences scientifiques et institutions des états membres de l’UE. Elle fournit, en toute indépendance, des conseils scientifiques sur toutes les matières ayant un rapport direct ou indirect avec la sécurité alimentaire. Elle couvre tous les niveaux de la production alimentaire, de la production primaire à la livraison au consommateur. L’EFSA prend également en charge l’évaluation des risques au sein des la chaîne alimentaire et l’évaluation scientifique de toutes les matières en rapport avec l’alimentation, que ce soit aussi bien la santé et le bien-être animal que la santé végétale.
1.2. Agriculture et transport
La qualité des matières premières est vitale pour assurer la sécurité et la qualité du produit final. Par conséquent, une approche systématique est nécessaire, de la fourche à la fourchette, pour éviter les contaminations des denrées alimentaires et identifier les dangers potentiels.
Après la récolte ou l’élevage, le produit alimentaire est dirigé vers l’industrie alimentaire. Cette étape de la chaîne alimentaire est couverte par une législation décrivant les standards de qualité :
La législation de l’UE sur l’hygiène et la sécurité alimentaire s’applique au transport et au stockage.
Les normes de l’International Standards Organisation (ISO) contiennent un chapitre relatif au stockage et à la livraison des produits alimentaires.
Le Codex Alimentarius, établi en 1962 par l’OMS et la FAO, prend en compte les problèmes de transport et de stockage dans toutes les recommandations sur la conservation des aliments.
Pour en savoir plus sur l’agriculture.
1.3. L’industrie alimentaire
C'est la responsabilité de l'industrie alimentaire de rencontrer les attentes des consommateurs en matière sécurité alimentaire et de satisfaire aux exigences légales en la matière.
Les industriels utilisent des systèmes de contrôle qualité pour assurer la qualité et la sécurité des produits qu’ils fabriquent. Les trois systèmes clés employés sont :
Le Guide de Bonnes Pratiques (GBP).
Celui-ci détaille les conditions et les procédures de fabrication qui, avec l’expérience, ont prouvées être les meilleures pour la sécurité et la qualité de la production.
L’analyse des dangers et des points critiques de contrôle (HACCP pour Hazard Analysis Critical Control Points).
Alors que les programmes d’assurance-qualité classiques se focalisent sur les problèmes identifiés dans le produit fini, la méthode HACCP est une technique proactive qui identifie les problèmes potentiels et les contrôle durant tout le processus de production.
Les standards d’assurance-qualité.
L’adhérence aux standards établis par l’International Standards Organisation (ISO 9000) et l’European Standard (ES 29000) assure que les processus industriels, les collectivités et toutes les industries qui gravitent autour de la chaîne alimentaire se conforment à des procédures bien documentées et bien établies. L’efficacité de ces programmes est révisée régulièrement par des experts indépendants.
Ces systèmes de contrôle-qualité employés dans l’industrie alimentaire impliquent aussi que les fournisseurs (les fermiers et les grossistes en matières premières), les transporteurs, les grossistes et les détaillants atteignent le même niveau de qualité.
Du producteur au consommateur : protection de l’aliment au travers de l’emballage
Une fois que le produit est fabriqué, l'emballage alimentaire assure que l'aliment atteindra le consommateur dans les conditions optimales. L'emballage préserve l'intégrité, la sécurité et la qualité des produits alimentaires au cours du transport, du stockage chez les grossistes, du stockage dans les magasins et à la maison. Il aide à maximiser la durée de vie d'un produit en portant cette information importante sur l'étiquette. De plus, les codes-barres présents sur l'emballage renseignent la date et le lieu de fabrication, ce qui permet au fabricant, au transporteur et au détaillant de conserver une trace des produits pour contrôler l’inventaire des stocks et identifier les dangers potentiels.
1.4. Le rôle des consommateurs dans les conseils de sécurité
Le consommateur est le maillon final de la chaîne alimentaire. Un aliment de qualité vendu comme tel doit être manipulé convenablement à la maison pour éviter les contaminations. Un certain nombre de mesures peuvent être prises afin de s’assurer que manger demeure une expérience agréable et qu’elle n’est pas gâchée par le risque de tomber malade ou par la peur..
Achat et transport
Toujours vérifier la date limite de consommation sur l’emballage.
Ne pas acheter des produits destinés au réfrigérateur ou au congélateur qui n’ont pas été conservés dans des conditions optimales.
Ramener rapidement à la maison les aliments qui nécessitent une réfrigération et les placer immédiatement au frigo ou au congélateur. Vérifier les conditions de congélation. Une fois dégelés, ne pas les recongeler.
S’assurer que l’emballage de l’aliment n’est pas endommagé. Eviter les boîtes de conserve bosselées et gonflées, les emballages déchirés ou déformés et les cachets de sécurité endommagés.
Le stockage
Eviter tout contact entre le cru et le cuit. Ceci réduit le risque de contamination croisée (des bactéries passant d’un aliment à un autre). Placer les viandes crues, la volaille et le poisson dans le bas du réfrigérateur et les aliments cuits à des niveaux supérieurs. Ne pas mettre d’aliments chauds au réfrigérateur pour ne pas en augmenter la température. Envelopper les aliments ou les stocker dans un contenant dans le réfrigérateur. Jeter les aliments qui ont l’air mauvais, qui goûtent ou qui sentent mauvais.
Stocker les aliments en boîte dans un endroit propre, froid et sec.
Préparation des aliments
Toujours se laver les mains à l’eau chaude avec du savon, avant et après avoir préparé les aliments. Couvrir toutes les plaies ou coupures avec des pansements étanches.
Garder propres toutes les surfaces de travail en les nettoyant à l’eau savonneuse et au désinfectant pour empêcher les contaminations croisées.
Laver les ustensiles de cuisine utilisés dans la préparation. Un couteau employé pour couper des aliments crus est porteur de bactéries qui peuvent se transférer à d’autres aliments. Utiliser des ustensiles différents pour les aliments crus et cuits.
Laver abondamment les fruits et légumes cuits avant de les manger et les préparer.
Décongeler les aliments au réfrigérateur et les cuire immédiatement.
Ne pas laisser des aliments crus ou cuits plus longtemps que nécessaire à température ambiante, en tout cas jamais plus de deux heures.
Refroidir les aliments cuits aussi vite que possible et ensuite les réfrigérer. Cela ralentit la croissance bactérienne, qui se manifeste entre 10 et 60°C (la zone à risque). Réchauffer suffisamment les aliments cuits pour tuer toutes les bactéries qui ont pu se développer au cours du stockage.
Jouer la sécurité. En cas de doute, mieux vaut jeter que de risquer une intoxication alimentaire.
Toujours suivre les instructions du fabricant.
2. Les défis de la sécurité alimentaire
La probabilité qu’un aliment soit contaminé par une substance chimique ou un microorganisme débute dès sa récolte et persiste jusqu’au moment où il est consommé. En général, les risques pour la sécurité alimentaire se divisent en deux grandes catégories :
La contamination microbiologique (i.e. : bactéries, champignons, virus ou parasites). Cette catégorie comprend la plupart des cas de symptômes aigus.
Les contaminants chimiques, comprenant les produits chimiques de l’environnement, les résidus d’antibiotiques, les métaux lourds ou tout autre résidu accidentellement introduit dans la chaîne alimentaire au cours de la récolte, de l’élevage, du processus industriel, du chargement ou de l’emballage.
Le fait qu’un contaminant expose à un danger ou non dépend de plusieurs facteurs tels que l’absorption et la toxicité de la substance, le taux de contamination de l’aliment, la quantité d’aliment contaminé consommée et la durée d’exposition. De plus, la sensibilité individuelle varie et d’autres facteurs, comme l’alimentation, peuvent avoir un impact sur les conséquences toxiques de la contamination. Un autre facteur qui complique encore la donne est que la plupart des études de toxicité extrapolent à l’homme des résultats observés chez l’animal, si bien que l’on ne sait jamais réellement avec certitude si les substances vont exercer le même effet chez l’homme.
2.1. Les contaminations microbiologiques
Les principales intoxications alimentaires sont d’origine microbiologique. Les bactéries sont ubiquistes et peuvent entrer dans la chaîne alimentaire à tous les niveaux, de la fourche à la fourchette. Les systèmes de contrôle qualité sont construits pour minimiser le risque de contamination bactérienne. Cependant, étant donné que les aliments ne sont pas stériles, s’ils ne sont pas bien manipulés, une contamination peut se produire.
Le tableau ci-dessous reprend une liste des microorganismes les plus souvent incriminés dans les intoxications alimentaires, ainsi que des exemples d’aliments dans lesquels on les retrouve régulièrement.
CAUSE
ALIMENTS LES PLUS SOUVENT ASSOCIES AVEC LE PROBLEME
BACTERIES
Bacillus cereus Riz cuit réchauffé, viandes cuites, puddings à base de féculents, légumes et poisson. Une mauvaise manipulation après la cuisson est une cause fréquente de contamination à B. cereus.
Clostridium perfringens Les aliments réchauffés, incluant les restes de buffets, la viande et la volaille, les légumineuses, les sauces, les ragoûts et les soupes.
Clostridium botulinum Boîtes de conserve artisanales (légumes, poisson, viande et volaille).
Escherichia coli (E.coli) Salades et légumes crus, viande insuffisamment cuite, lait non pasteurisé, fromage.
Campylobacter jejuni Lait cru, volaille.
Listeria monocytogenes Lait non pasteurisé et laitages tels les fromages à pâte molle, viande crue, volaille, fruits de mer, légumes, pâté, viande et poisson fumé, salade de chou cru.
Salmonella enteritidis Volaille insuffisamment cuite, viande, coquillages, salades, oeufs et produits laitiers.
Staphylococcus aureus Jambon, volaille, oeufs, crème glacée, fromages, salades, crème anglaise et pâtisseries à base de crème, sauce. Une mauvaise manipulation après la cuisson et une mauvaise hygiène sont des causes fréquentes de contamination.
Vibrio parahaemolyticus et autres Vibrio marins Poisson cru et insuffisamment cuit, coquillages.
PARASITES
Trichinella spiralis Viande de porc insuffisamment cuite.
Toxoplasma gondii Viande insuffisamment cuite, volaille et lait cru.
VIRUS
Hépatite A Coquillages, fruits et légumes crus sont les causes fréquentes d’hépatite A. Celle-ci peut également se transmettre en cas de mauvaise manipulation de l’aliment.
2.2 Mycotoxines
Les mycotoxines sont des toxines produites par certains champignons ou levures qui poussent sur des aliments tels que les cacahuètes, le maïs, le soja, les céréales, les noix, les aliments pour animaux, les fruits secs et les épices. Les toxines sont synthétisées lors de la croissance de la plante ou se développent plus tard, lors de mauvaises conditions de stockage ou de manipulation. Les mycotoxines peuvent aussi entrer dans la chaîne alimentaire via la viande ou d’autres produits animaux tels que les œufs, le lait et le fromage en raison de la contamination de l’alimentation de l’animal.
Les effets réels qu’elles ont sur la santé dépendent de la quantité et du type de mycotoxine ingérée. A titre d’exemple, un apport continu d’aflatoxine serait associé à un plus grand risque de cancer du foie chez les personnes porteuses d’une hépatite B. D’autres mycotoxines ont aussi été raccrochées à des dommages rénaux et hépatiques.
Des procédures prudentes de surveillance et des conditions de stockage adéquates sont importantes pour prévenir le développement des mycotoxines. En terme de protection du consommateur, les organisations nationales et internationales évaluent en permanence le risque posé par les mycotoxines chez l’homme.
2.3. Les pesticides
Une des principales priorités pour les agriculteurs est d’assurer que leurs produits, qu’ils soient d’origine végétale ou animale, sont élaborés de manière sûre. Afin d’atteindre cet objectif, ils sont assistés par une grande variété de services consultatifs donnant des informations sur l’utilisation correcte des fertilisants, des pesticides et autres produits employés dans l’agriculture.
Les produits chimiques tels que les pesticides ou les médicaments à destination animale font l’objet d’une législation stricte. Ils subissent des procédures d’évaluation très rigides avant d’être approuvés par les autorités européennes ou nationales. Ces tests doivent prouver que le produit, à la dose d’emploi supposée :
A un intérêt réel et visera l’objectif déterminé
N’aura pas d’effets secondaires négatifs chez l’homme, soit pour l’usage direct à la ferme, soit via les résidus qui peuvent demeurer dans l’aliment
N’aura pas de répercussions sur l’environnement
Plus de 800 pesticides sont actuellement autorisés en Europe. La procédure d’approbation d’un nouveau produit est très complexe. Elle requiert beaucoup d’études de toxicité et d’efficacité avant de pouvoir réaliser de véritables tests sur le terrain. Elle inclut aussi des tests sur la dégradation du produit et ses dérivés au sein des plantes et de l’environnement. Un produit doit apporter un bénéfice pour la plante ou l’animal sans avoir d’effets négatifs sur d’autres espèces et ne devrait pas laisser de résidus toxiques dans la plante, l’animal, le sol ou l’eau. Pour en savoir plus sur les pesticides.
2.4. Les antibiotiques et les promoteurs de croissance
L’emploi d’antibiotiques et d’hormones de croissance dans le bétail est un sujet controversé depuis plusieurs années. L’emploi d’antibiotiques chez le bétail est essentiel pour prévenir la dissémination et les effets dévastateurs de maladies au sein du troupeau. Dans certains cas, les antibiotiques ont été ajoutés à la nourriture pour promouvoir la croissance. Il a été démontré que de faibles quantités de résidus de médicaments peuvent s’immiscer au sein du tissu adipeux, des reins et du foie des animaux, sans toutefois que l’on puisse prouver que cela comporte un risque pour la santé humaine.
L’emploi des antibiotiques chez le bétail est aussi suspecté comme l’une des causes de l’émergence de résistance aux antibiotiques de certaines bactéries, bien que la véritable cause est probablement le manque de contrôle sur l’usage des médicaments chez l’homme. Cela induit alors chez l’homme le développement de maladies intraitables via les antibiotiques traditionnels. En mars 2002, l’UE a proposé que l’emploi des antibiotiques en tant que promoteurs de croissance soit interdit progressivement d’ici à 2006.
Des hormones ont également été administrées au bétail pour accélérer la croissance et augmenter la production de lait chez la vache. L’UE a banni l’emploi d’hormones de croissance chez le bétail en 1988. Cependant, cette pratique persiste encore aux USA, au Canada et en Australie. Le sujet demeure donc encore controversé, particulièrement en termes de commerce international.
2.5. La pollution industrielle
2.5.1. Les dioxines
Les dioxines sont les dérivés de l’incinération (bois, pneus…) et de la production de certains produits chimiques industriels. Les dioxines sont des contaminants qui perdurent dans l’environnement pendant plusieurs années et on peut trouver leur trace aussi bien sur que dans les aliments. Pour le poisson, la principale cause de contamination à la dioxine est la pollution marine, tandis que les autres animaux sont surtout exposés à la dioxine par l’air. Les dioxines se déposent sur les plantes et la nourriture, qui sont mangées par les animaux. Elles se concentrent essentiellement au sein du tissu adipeux du bétail et du poisson. Plus de 90% de l’exposition humaine s’effectue via les aliments, dont 80 % via les aliments d’origine animale.
Malgré des incidents ponctuels, (1999, en Belgique), les données disponibles montrent que l’exposition à la dioxine au sein de l’UE a diminué ces dix dernières années. La politique actuelle de l’UE est de réduire plus encore les taux de contamination aux dioxines dans l’environnement, l’alimentation animale et l’alimentation humaine afin d’assurer un niveau de protection maximal de la population. Etant donné que les effets carcinogènes des dioxines ne se manifestent qu’à partir d’un certain seuil de contamination, l’objectif est de réduire les taux de contamination dans les produits et l’exposition humaine d’environ 25 % d’ici à 2006.
2.5.2. Les métaux lourds
D’autres polluants industriels contaminent notre alimentation. Il s’agit des métaux lourds : le mercure, le plomb et le cadmium. Le poisson est particulièrement vulnérable à la pollution aux métaux lourds, en raison de contaminations via les décharges industrielles ou des naufrages accidentels. Des rapports récents révélant des taux élevés de mercure chez l’espadon ont amené certaines autorités européennes à déconseiller la consommation de ce poisson chez la femme enceinte ou allaitante et chez l’enfant. Une consommation occasionnelle chez les autres consommateurs ne devrait pas poser de problèmes, à condition qu’elle soit limitée à une fois par semaine. L’industrie de la pêche a répondu en pêchant plus de petits poissons des grandes profondeurs, qui ne sont probablement que peu contaminés par les métaux lourds. L’UE dispose de normes alimentaires pour le mercure et les autres métaux lourds et les taux sont suivis régulièrement.
.6. L2’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB)
L’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), communément appelée “maladie de la vache folle”, est une maladie cérébrale mortelle qui affecte le bétail. Le nom de la maladie est tiré de l’aspect d’éponge du cerveau une fois que la maladie se déclare chez l’animal. Il existe différentes théories sur les causes de l’ESB aussi bien que sur l’agent de la maladie. Selon l’une d’entre elles, l’agent consiste en des « prions infectants ». Le « prion » est en fait un nom générique pour plusieurs protéines trouvées majoritairement dans le cerveau, mais aussi au sein d’autres tissus chez l’homme et l’animal. Les prions infectants sont des prions anormaux capables d’interagir avec les prions normaux dans les tissus animaux et d’induire en conséquence leur conversion en prions infectants, principalement dans le cerveau et le système nerveux central. D’autres facteurs sont peut-être impliqués et d’intenses recherches sont actuellement en cours dans le domaine.
La voie de transmission de l’ESB n’est pas encore démontrée. Cependant, on pense que le bétail peut être infecté via une nourriture obtenue à partir de carcasses d’animaux malades. D’autres voies ne sont cependant pas encore exclues.
Bien qu’aucun lien causal n’ait été formellement établi entre l’ingestion de matériel infecté par l’ESM et la variante de la maladie de Creutzfeld-Jakob (vCJD), seules les personnes qui ont mangé du matériel à risque sont supposées être à risque de développer la vCJD. Les matériaux à risque incluent le système nerveux central (cerveau, moelle épinière), les yeux et une partie du gros intestin. L’ESB n’a pas encore été détectée dans le muscle (la viande) ou le lait et les experts de l’OMS et de l’UE estiment que ces aliments sont sûrs.
Une législation stricte sur l’alimentation animale, l’expérimentation, l’abattage, l’âge de l’animal à l’abattage et les matériaux à risque est en place. L’incidence de l’ESB dans le bétail anglais, bien que toujours préoccupante, a diminué significativement ces dernières années et les cas d’ESB demeurent faibles dans les principaux pays d’Europe. Le risque de contracter la vCJD est maintenant considéré comme très faible. Pour en savoir plus sur l’ESB.
3. Conclusions
La sécurité alimentaire n’est assurée que si la responsabilité est partagée par tous les acteurs de la chaîne alimentaire, du professionnel au consommateur. Tout au long de la chaîne alimentaire, de nombreuses procédures et mécanismes de contrôle sont implémentées pour garantir que l’aliment qui vient à la table du consommateur est propre à la consommation et que les risques de contamination sont minimisés. Cependant, il faut être conscient que le risque zéro n’existe pas et que la législation et les systèmes de contrôle ne peuvent pas nous protéger entièrement contre les personnes qui ont des intentions criminelles.
La meilleure façon de garantir la sécurité alimentaire est d’être bien informé sur les principes de base de la production alimentaire et de l’hygiène à la maison
Le style de vie contemporain est fort éloigné de ce qui se faisait par le passé. Pressé par le temps, l'augmentation du nombre de personnes célibataires, de familles monoparentales et de femmes qui travaillent, a conduit à des changements profonds dans la préparation des aliments et des habitudes de consommation. Un résultat positif de ce changement de mentalité a trait aux avancées technologiques rapides réalisées dans l’industrie alimentaire pour assurer la sécurité et l’intégrité des aliments. Malgré ces progrès, la contamination des aliments n’a pas disparue et se propage soit naturellement, soit accidentellement via des contaminants ou des mauvaises pratiques de fabrication.
Finalement, la qualité et la sécurité d’un aliment dépendent des efforts fournis par chaque acteur de la chaîne alimentaire, de l’agriculteur au consommateur. Comme le disaient récemment l’UE et l’OMS, « la sécurité alimentaire est l’affaire de tous, de la fourche à la fourchette ».
Maintenir la qualité et la sécurité tout au long de la chaîne alimentaire requiert aussi bien des procédures pour veiller à l’intégrité de l’aliment et des méthodes de surveillance pour s’assurer que ces procédures sont bien mises en oeuvre.
1.1. Le cadre légal européen
La politique de sécurité alimentaire de l’UE englobe les chaînes alimentaires humaines et animales. Elle fournit une vaste législation et décrit la responsabilité des producteurs et des fournisseurs dans le maintien de la qualité de l’alimentation. Les règlements de l'UE comptent parmi les plus sévères dans le monde.
La législation européenne à été complètement révisée ,vers la fin des années 90, pour la rendre plus scientifique et transparente. En 1997, un nouveau conseil scientifique européen a été établi. Huit nouveaux comités scientifiques ont été à un comité scientifique de direction. L’agence européenne pour la sécurité de la chaîne alimentaire (EFSA) a vu, quant à elle, le jour en 2002. L’EFSA est un organisme indépendant qui travaille en étroite collaboration avec de nombreuses agences scientifiques et institutions des états membres de l’UE. Elle fournit, en toute indépendance, des conseils scientifiques sur toutes les matières ayant un rapport direct ou indirect avec la sécurité alimentaire. Elle couvre tous les niveaux de la production alimentaire, de la production primaire à la livraison au consommateur. L’EFSA prend également en charge l’évaluation des risques au sein des la chaîne alimentaire et l’évaluation scientifique de toutes les matières en rapport avec l’alimentation, que ce soit aussi bien la santé et le bien-être animal que la santé végétale.
1.2. Agriculture et transport
La qualité des matières premières est vitale pour assurer la sécurité et la qualité du produit final. Par conséquent, une approche systématique est nécessaire, de la fourche à la fourchette, pour éviter les contaminations des denrées alimentaires et identifier les dangers potentiels.
Après la récolte ou l’élevage, le produit alimentaire est dirigé vers l’industrie alimentaire. Cette étape de la chaîne alimentaire est couverte par une législation décrivant les standards de qualité :
La législation de l’UE sur l’hygiène et la sécurité alimentaire s’applique au transport et au stockage.
Les normes de l’International Standards Organisation (ISO) contiennent un chapitre relatif au stockage et à la livraison des produits alimentaires.
Le Codex Alimentarius, établi en 1962 par l’OMS et la FAO, prend en compte les problèmes de transport et de stockage dans toutes les recommandations sur la conservation des aliments.
Pour en savoir plus sur l’agriculture.
1.3. L’industrie alimentaire
C'est la responsabilité de l'industrie alimentaire de rencontrer les attentes des consommateurs en matière sécurité alimentaire et de satisfaire aux exigences légales en la matière.
Les industriels utilisent des systèmes de contrôle qualité pour assurer la qualité et la sécurité des produits qu’ils fabriquent. Les trois systèmes clés employés sont :
Le Guide de Bonnes Pratiques (GBP).
Celui-ci détaille les conditions et les procédures de fabrication qui, avec l’expérience, ont prouvées être les meilleures pour la sécurité et la qualité de la production.
L’analyse des dangers et des points critiques de contrôle (HACCP pour Hazard Analysis Critical Control Points).
Alors que les programmes d’assurance-qualité classiques se focalisent sur les problèmes identifiés dans le produit fini, la méthode HACCP est une technique proactive qui identifie les problèmes potentiels et les contrôle durant tout le processus de production.
Les standards d’assurance-qualité.
L’adhérence aux standards établis par l’International Standards Organisation (ISO 9000) et l’European Standard (ES 29000) assure que les processus industriels, les collectivités et toutes les industries qui gravitent autour de la chaîne alimentaire se conforment à des procédures bien documentées et bien établies. L’efficacité de ces programmes est révisée régulièrement par des experts indépendants.
Ces systèmes de contrôle-qualité employés dans l’industrie alimentaire impliquent aussi que les fournisseurs (les fermiers et les grossistes en matières premières), les transporteurs, les grossistes et les détaillants atteignent le même niveau de qualité.
Du producteur au consommateur : protection de l’aliment au travers de l’emballage
Une fois que le produit est fabriqué, l'emballage alimentaire assure que l'aliment atteindra le consommateur dans les conditions optimales. L'emballage préserve l'intégrité, la sécurité et la qualité des produits alimentaires au cours du transport, du stockage chez les grossistes, du stockage dans les magasins et à la maison. Il aide à maximiser la durée de vie d'un produit en portant cette information importante sur l'étiquette. De plus, les codes-barres présents sur l'emballage renseignent la date et le lieu de fabrication, ce qui permet au fabricant, au transporteur et au détaillant de conserver une trace des produits pour contrôler l’inventaire des stocks et identifier les dangers potentiels.
1.4. Le rôle des consommateurs dans les conseils de sécurité
Le consommateur est le maillon final de la chaîne alimentaire. Un aliment de qualité vendu comme tel doit être manipulé convenablement à la maison pour éviter les contaminations. Un certain nombre de mesures peuvent être prises afin de s’assurer que manger demeure une expérience agréable et qu’elle n’est pas gâchée par le risque de tomber malade ou par la peur..
Achat et transport
Toujours vérifier la date limite de consommation sur l’emballage.
Ne pas acheter des produits destinés au réfrigérateur ou au congélateur qui n’ont pas été conservés dans des conditions optimales.
Ramener rapidement à la maison les aliments qui nécessitent une réfrigération et les placer immédiatement au frigo ou au congélateur. Vérifier les conditions de congélation. Une fois dégelés, ne pas les recongeler.
S’assurer que l’emballage de l’aliment n’est pas endommagé. Eviter les boîtes de conserve bosselées et gonflées, les emballages déchirés ou déformés et les cachets de sécurité endommagés.
Le stockage
Eviter tout contact entre le cru et le cuit. Ceci réduit le risque de contamination croisée (des bactéries passant d’un aliment à un autre). Placer les viandes crues, la volaille et le poisson dans le bas du réfrigérateur et les aliments cuits à des niveaux supérieurs. Ne pas mettre d’aliments chauds au réfrigérateur pour ne pas en augmenter la température. Envelopper les aliments ou les stocker dans un contenant dans le réfrigérateur. Jeter les aliments qui ont l’air mauvais, qui goûtent ou qui sentent mauvais.
Stocker les aliments en boîte dans un endroit propre, froid et sec.
Préparation des aliments
Toujours se laver les mains à l’eau chaude avec du savon, avant et après avoir préparé les aliments. Couvrir toutes les plaies ou coupures avec des pansements étanches.
Garder propres toutes les surfaces de travail en les nettoyant à l’eau savonneuse et au désinfectant pour empêcher les contaminations croisées.
Laver les ustensiles de cuisine utilisés dans la préparation. Un couteau employé pour couper des aliments crus est porteur de bactéries qui peuvent se transférer à d’autres aliments. Utiliser des ustensiles différents pour les aliments crus et cuits.
Laver abondamment les fruits et légumes cuits avant de les manger et les préparer.
Décongeler les aliments au réfrigérateur et les cuire immédiatement.
Ne pas laisser des aliments crus ou cuits plus longtemps que nécessaire à température ambiante, en tout cas jamais plus de deux heures.
Refroidir les aliments cuits aussi vite que possible et ensuite les réfrigérer. Cela ralentit la croissance bactérienne, qui se manifeste entre 10 et 60°C (la zone à risque). Réchauffer suffisamment les aliments cuits pour tuer toutes les bactéries qui ont pu se développer au cours du stockage.
Jouer la sécurité. En cas de doute, mieux vaut jeter que de risquer une intoxication alimentaire.
Toujours suivre les instructions du fabricant.
2. Les défis de la sécurité alimentaire
La probabilité qu’un aliment soit contaminé par une substance chimique ou un microorganisme débute dès sa récolte et persiste jusqu’au moment où il est consommé. En général, les risques pour la sécurité alimentaire se divisent en deux grandes catégories :
La contamination microbiologique (i.e. : bactéries, champignons, virus ou parasites). Cette catégorie comprend la plupart des cas de symptômes aigus.
Les contaminants chimiques, comprenant les produits chimiques de l’environnement, les résidus d’antibiotiques, les métaux lourds ou tout autre résidu accidentellement introduit dans la chaîne alimentaire au cours de la récolte, de l’élevage, du processus industriel, du chargement ou de l’emballage.
Le fait qu’un contaminant expose à un danger ou non dépend de plusieurs facteurs tels que l’absorption et la toxicité de la substance, le taux de contamination de l’aliment, la quantité d’aliment contaminé consommée et la durée d’exposition. De plus, la sensibilité individuelle varie et d’autres facteurs, comme l’alimentation, peuvent avoir un impact sur les conséquences toxiques de la contamination. Un autre facteur qui complique encore la donne est que la plupart des études de toxicité extrapolent à l’homme des résultats observés chez l’animal, si bien que l’on ne sait jamais réellement avec certitude si les substances vont exercer le même effet chez l’homme.
2.1. Les contaminations microbiologiques
Les principales intoxications alimentaires sont d’origine microbiologique. Les bactéries sont ubiquistes et peuvent entrer dans la chaîne alimentaire à tous les niveaux, de la fourche à la fourchette. Les systèmes de contrôle qualité sont construits pour minimiser le risque de contamination bactérienne. Cependant, étant donné que les aliments ne sont pas stériles, s’ils ne sont pas bien manipulés, une contamination peut se produire.
Le tableau ci-dessous reprend une liste des microorganismes les plus souvent incriminés dans les intoxications alimentaires, ainsi que des exemples d’aliments dans lesquels on les retrouve régulièrement.
CAUSE
ALIMENTS LES PLUS SOUVENT ASSOCIES AVEC LE PROBLEME
BACTERIES
Bacillus cereus Riz cuit réchauffé, viandes cuites, puddings à base de féculents, légumes et poisson. Une mauvaise manipulation après la cuisson est une cause fréquente de contamination à B. cereus.
Clostridium perfringens Les aliments réchauffés, incluant les restes de buffets, la viande et la volaille, les légumineuses, les sauces, les ragoûts et les soupes.
Clostridium botulinum Boîtes de conserve artisanales (légumes, poisson, viande et volaille).
Escherichia coli (E.coli) Salades et légumes crus, viande insuffisamment cuite, lait non pasteurisé, fromage.
Campylobacter jejuni Lait cru, volaille.
Listeria monocytogenes Lait non pasteurisé et laitages tels les fromages à pâte molle, viande crue, volaille, fruits de mer, légumes, pâté, viande et poisson fumé, salade de chou cru.
Salmonella enteritidis Volaille insuffisamment cuite, viande, coquillages, salades, oeufs et produits laitiers.
Staphylococcus aureus Jambon, volaille, oeufs, crème glacée, fromages, salades, crème anglaise et pâtisseries à base de crème, sauce. Une mauvaise manipulation après la cuisson et une mauvaise hygiène sont des causes fréquentes de contamination.
Vibrio parahaemolyticus et autres Vibrio marins Poisson cru et insuffisamment cuit, coquillages.
PARASITES
Trichinella spiralis Viande de porc insuffisamment cuite.
Toxoplasma gondii Viande insuffisamment cuite, volaille et lait cru.
VIRUS
Hépatite A Coquillages, fruits et légumes crus sont les causes fréquentes d’hépatite A. Celle-ci peut également se transmettre en cas de mauvaise manipulation de l’aliment.
2.2 Mycotoxines
Les mycotoxines sont des toxines produites par certains champignons ou levures qui poussent sur des aliments tels que les cacahuètes, le maïs, le soja, les céréales, les noix, les aliments pour animaux, les fruits secs et les épices. Les toxines sont synthétisées lors de la croissance de la plante ou se développent plus tard, lors de mauvaises conditions de stockage ou de manipulation. Les mycotoxines peuvent aussi entrer dans la chaîne alimentaire via la viande ou d’autres produits animaux tels que les œufs, le lait et le fromage en raison de la contamination de l’alimentation de l’animal.
Les effets réels qu’elles ont sur la santé dépendent de la quantité et du type de mycotoxine ingérée. A titre d’exemple, un apport continu d’aflatoxine serait associé à un plus grand risque de cancer du foie chez les personnes porteuses d’une hépatite B. D’autres mycotoxines ont aussi été raccrochées à des dommages rénaux et hépatiques.
Des procédures prudentes de surveillance et des conditions de stockage adéquates sont importantes pour prévenir le développement des mycotoxines. En terme de protection du consommateur, les organisations nationales et internationales évaluent en permanence le risque posé par les mycotoxines chez l’homme.
2.3. Les pesticides
Une des principales priorités pour les agriculteurs est d’assurer que leurs produits, qu’ils soient d’origine végétale ou animale, sont élaborés de manière sûre. Afin d’atteindre cet objectif, ils sont assistés par une grande variété de services consultatifs donnant des informations sur l’utilisation correcte des fertilisants, des pesticides et autres produits employés dans l’agriculture.
Les produits chimiques tels que les pesticides ou les médicaments à destination animale font l’objet d’une législation stricte. Ils subissent des procédures d’évaluation très rigides avant d’être approuvés par les autorités européennes ou nationales. Ces tests doivent prouver que le produit, à la dose d’emploi supposée :
A un intérêt réel et visera l’objectif déterminé
N’aura pas d’effets secondaires négatifs chez l’homme, soit pour l’usage direct à la ferme, soit via les résidus qui peuvent demeurer dans l’aliment
N’aura pas de répercussions sur l’environnement
Plus de 800 pesticides sont actuellement autorisés en Europe. La procédure d’approbation d’un nouveau produit est très complexe. Elle requiert beaucoup d’études de toxicité et d’efficacité avant de pouvoir réaliser de véritables tests sur le terrain. Elle inclut aussi des tests sur la dégradation du produit et ses dérivés au sein des plantes et de l’environnement. Un produit doit apporter un bénéfice pour la plante ou l’animal sans avoir d’effets négatifs sur d’autres espèces et ne devrait pas laisser de résidus toxiques dans la plante, l’animal, le sol ou l’eau. Pour en savoir plus sur les pesticides.
2.4. Les antibiotiques et les promoteurs de croissance
L’emploi d’antibiotiques et d’hormones de croissance dans le bétail est un sujet controversé depuis plusieurs années. L’emploi d’antibiotiques chez le bétail est essentiel pour prévenir la dissémination et les effets dévastateurs de maladies au sein du troupeau. Dans certains cas, les antibiotiques ont été ajoutés à la nourriture pour promouvoir la croissance. Il a été démontré que de faibles quantités de résidus de médicaments peuvent s’immiscer au sein du tissu adipeux, des reins et du foie des animaux, sans toutefois que l’on puisse prouver que cela comporte un risque pour la santé humaine.
L’emploi des antibiotiques chez le bétail est aussi suspecté comme l’une des causes de l’émergence de résistance aux antibiotiques de certaines bactéries, bien que la véritable cause est probablement le manque de contrôle sur l’usage des médicaments chez l’homme. Cela induit alors chez l’homme le développement de maladies intraitables via les antibiotiques traditionnels. En mars 2002, l’UE a proposé que l’emploi des antibiotiques en tant que promoteurs de croissance soit interdit progressivement d’ici à 2006.
Des hormones ont également été administrées au bétail pour accélérer la croissance et augmenter la production de lait chez la vache. L’UE a banni l’emploi d’hormones de croissance chez le bétail en 1988. Cependant, cette pratique persiste encore aux USA, au Canada et en Australie. Le sujet demeure donc encore controversé, particulièrement en termes de commerce international.
2.5. La pollution industrielle
2.5.1. Les dioxines
Les dioxines sont les dérivés de l’incinération (bois, pneus…) et de la production de certains produits chimiques industriels. Les dioxines sont des contaminants qui perdurent dans l’environnement pendant plusieurs années et on peut trouver leur trace aussi bien sur que dans les aliments. Pour le poisson, la principale cause de contamination à la dioxine est la pollution marine, tandis que les autres animaux sont surtout exposés à la dioxine par l’air. Les dioxines se déposent sur les plantes et la nourriture, qui sont mangées par les animaux. Elles se concentrent essentiellement au sein du tissu adipeux du bétail et du poisson. Plus de 90% de l’exposition humaine s’effectue via les aliments, dont 80 % via les aliments d’origine animale.
Malgré des incidents ponctuels, (1999, en Belgique), les données disponibles montrent que l’exposition à la dioxine au sein de l’UE a diminué ces dix dernières années. La politique actuelle de l’UE est de réduire plus encore les taux de contamination aux dioxines dans l’environnement, l’alimentation animale et l’alimentation humaine afin d’assurer un niveau de protection maximal de la population. Etant donné que les effets carcinogènes des dioxines ne se manifestent qu’à partir d’un certain seuil de contamination, l’objectif est de réduire les taux de contamination dans les produits et l’exposition humaine d’environ 25 % d’ici à 2006.
2.5.2. Les métaux lourds
D’autres polluants industriels contaminent notre alimentation. Il s’agit des métaux lourds : le mercure, le plomb et le cadmium. Le poisson est particulièrement vulnérable à la pollution aux métaux lourds, en raison de contaminations via les décharges industrielles ou des naufrages accidentels. Des rapports récents révélant des taux élevés de mercure chez l’espadon ont amené certaines autorités européennes à déconseiller la consommation de ce poisson chez la femme enceinte ou allaitante et chez l’enfant. Une consommation occasionnelle chez les autres consommateurs ne devrait pas poser de problèmes, à condition qu’elle soit limitée à une fois par semaine. L’industrie de la pêche a répondu en pêchant plus de petits poissons des grandes profondeurs, qui ne sont probablement que peu contaminés par les métaux lourds. L’UE dispose de normes alimentaires pour le mercure et les autres métaux lourds et les taux sont suivis régulièrement.
.6. L2’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB)
L’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), communément appelée “maladie de la vache folle”, est une maladie cérébrale mortelle qui affecte le bétail. Le nom de la maladie est tiré de l’aspect d’éponge du cerveau une fois que la maladie se déclare chez l’animal. Il existe différentes théories sur les causes de l’ESB aussi bien que sur l’agent de la maladie. Selon l’une d’entre elles, l’agent consiste en des « prions infectants ». Le « prion » est en fait un nom générique pour plusieurs protéines trouvées majoritairement dans le cerveau, mais aussi au sein d’autres tissus chez l’homme et l’animal. Les prions infectants sont des prions anormaux capables d’interagir avec les prions normaux dans les tissus animaux et d’induire en conséquence leur conversion en prions infectants, principalement dans le cerveau et le système nerveux central. D’autres facteurs sont peut-être impliqués et d’intenses recherches sont actuellement en cours dans le domaine.
La voie de transmission de l’ESB n’est pas encore démontrée. Cependant, on pense que le bétail peut être infecté via une nourriture obtenue à partir de carcasses d’animaux malades. D’autres voies ne sont cependant pas encore exclues.
Bien qu’aucun lien causal n’ait été formellement établi entre l’ingestion de matériel infecté par l’ESM et la variante de la maladie de Creutzfeld-Jakob (vCJD), seules les personnes qui ont mangé du matériel à risque sont supposées être à risque de développer la vCJD. Les matériaux à risque incluent le système nerveux central (cerveau, moelle épinière), les yeux et une partie du gros intestin. L’ESB n’a pas encore été détectée dans le muscle (la viande) ou le lait et les experts de l’OMS et de l’UE estiment que ces aliments sont sûrs.
Une législation stricte sur l’alimentation animale, l’expérimentation, l’abattage, l’âge de l’animal à l’abattage et les matériaux à risque est en place. L’incidence de l’ESB dans le bétail anglais, bien que toujours préoccupante, a diminué significativement ces dernières années et les cas d’ESB demeurent faibles dans les principaux pays d’Europe. Le risque de contracter la vCJD est maintenant considéré comme très faible. Pour en savoir plus sur l’ESB.
3. Conclusions
La sécurité alimentaire n’est assurée que si la responsabilité est partagée par tous les acteurs de la chaîne alimentaire, du professionnel au consommateur. Tout au long de la chaîne alimentaire, de nombreuses procédures et mécanismes de contrôle sont implémentées pour garantir que l’aliment qui vient à la table du consommateur est propre à la consommation et que les risques de contamination sont minimisés. Cependant, il faut être conscient que le risque zéro n’existe pas et que la législation et les systèmes de contrôle ne peuvent pas nous protéger entièrement contre les personnes qui ont des intentions criminelles.
La meilleure façon de garantir la sécurité alimentaire est d’être bien informé sur les principes de base de la production alimentaire et de l’hygiène à la maison
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