lundi 30 mars 2009
Barack Obama crée un forum de négocations sur le climat [ 30/03/2009 - 11h19 ]
Le timing de l’annonce est parfait. Samedi, la veille du démarrage des négociations internationales sur le changement climatique qui se tiennent traditionnellement à Bonn au printemps, le président américain Barack Obama a proposé la création d’un « forum de l’énergie et du climat ». Ce processus de discussions informelles entre les 17 grandes économies se tiendra fin avril à Washington et en juillet, en marge du sommet du G8 à La Maddalena en Italie. Ce forum doit servir à « faciliter un dialogue franc entre les plus grands pays développés et en développement, aider à créer les conditions politiques nécessaires pour parvenir à un résultat lors des négociations sur le changement climatique à l’ONU qui doit se réunir en décembre à Copenhague », affirme la Maison-Blanche. Les pays invités sont notamment l’Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, l’Union européenne, la France, l’Allemagne, l’Inde, le Japon, la Russie, l’Afrique du Sud, le Royaume-Uni. Le président américain reprend le format des « réunions des grands émetteurs », créé par George W. Bush, mais qui n’avaient débouché sur rien de concret, si ce n’est de faciliter les rencontres entre Occidentaux et grands pays en développement.
2.000 négociateurs à Bonn
Si l’annonce d’Obama n’est pas soupçonnée d’être un moyen détourné de miner les discussions internationales sur le climat, les 2.000 négociateurs qui ont commencé à discuter hier à Bonn sous l’égide des Nations unies attendent de voir les propositions américaines. Le président des Etats-Unis a évoqué une réduction des émissions américaines de 14 % d’ici à 2020, mais avec un point de départ en 2005 après des années d’inaction. L’Europe a promis un recul de 30 % si le futur accord international est jugé satisfaisant et s’est engagée à une réduction de 20 % quoi qu’il arrive. Todd Stern, l’envoyé spécial sur le climat nommé par Hillary Clinton, a affirmé vendredi que son pays ne souhaite pas renouveler l’expérience du protocole de Kyoto. « Nous avons signé un accord que nous n’avons pas été en mesure de faire accepter une fois de retour. Nous voulons un accord qui soit une combinaison de science et de pragmatisme », a affirmé celui qui fut un des négociateurs du protocole de Kyoto. Un des enjeux des discussions qui dureront jusqu’au 8 avril sera de savoir si l’effort américain est « comparable » avec celui envisagé par les autres pays occidentaux. L’Europe estime qu’un objectif de 30 % de réduction lui coûterait 1 % de PIB et certains considèrent que les annonces américaines ne vont pas assez loin, rappelant que les scientifiques souhaitent une baisse de 20 à 40 % d’ici à 2020 pour les pays occidentaux. Le deuxième point porte sur l’engagement des pays en développement. Un groupe de travail spécial sur « l’action coopérative de long terme », dirigé par Michael Zammit Cutajar, a été créé pour rapprocher les points de vue. Un texte présenté aux délégués montre que l’idée de créer un registre des ambitions de chacun semble gagner du terrain surtout s’il est couplé avec des mesures de soutien par les Occidentaux. Certains pays ont proposé des mécanismes de convergence sur la base des émissions par habitant, où bien en fonction du total des pollutions causées depuis la révolution industrielle.
JULIE CHAUVEAU, Les Echos
Les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique
Le protocole de Kyoto. Ratifié par les nations industrialisées, à l’exception des Etats-Unis, il prévoit une baisse des émissions de 5 % entre 2008 et 2012 par rapport à 1990. L’enjeu des négociations est de fixer un objectif à moyen terme (2020) et à long terme (2050). Le groupe des Huit s’est accordé sur un recul de 50 % d’ici à 2050.
Les Etats-Unis. Obama s’est exprimé en faveur d’une baisse de 14 % d’ici à 2020 et de 80 % d’ici à 2050. Son allié canadien propose - 20 % par rapport à 2006, et a évoqué une baisse de 60 à 70 % d’ici à 2050 par rapport à 2006.
Le Japon et la Russie. Aucun plan chiffré pour 2020 jusqu’à maintenant. L’opposition japonaise a promis une baisse de 25 % en 2020 si elle gagne les élections d’octobre prochain.
La Chine. Le protocole de Kyoto ne fixe aucune contrainte aux pays en développement. Le plan chinois 2006-2010 prévoit une baisse de 20 % de l’énergie consommée pour chaque unité de PIB.
samedi 14 mars 2009
L'aide publique au développement
Le journal officiel de l’intelligentsia, Le Monde, contient beaucoup d‘informations que l’on ne trouve pas ailleurs dans la presse française. Mais les nouvelles sont présentées d’une façon tellement biaisée que l’on frise souvent la désinformation. On devrait lire ce journal avec beaucoup de prudence, mais apparemment la prudence est souvent oubliée par la classe politique, ou les étudiants, pour lesquels ce journal est hélas « la » référence.
Voici une nouvelle preuve de désinformation : dans un article consacré à l’aide publique au développement, Le Monde déplore son insuffisance car elle a permis de sortir de très nombreux peuples de la misère. Voilà pourtant dix ans que Clinton lui-même avait croisé le fer avec Chirac sur cette question : aide ou commerce ? Les faits et la théorie le montrent : l’aide est un cadeau empoisonné, seul le commerce permet aux pays d’émerger.
104,4 milliards de dollars
Revenons au Monde. L’article en question a toutes les apparences de l’objectivité. D’ailleurs, le titre lui-même peut passer pour lucide : « L’aide au développement n’est pas adaptée aux besoins ». Mais il n’a en fait rien à voir avec le contenu… Les chiffres fournis sont nombreux et précis, avec des sources fiables, comme l’OCDE. Il s’agit de l’aide publique au développement, apportée par les 22 membres de CAD (Comité d’aide au développement) de l’OCDE. En tout, 104,4 milliards de dollars, soit 71,2 milliards d’euros (en 2006).
L’article s’appuie sur un rapport de l’OCDE de 2007 et fournit les chiffres de 2006. Cette aide publique atteint en moyenne 0,33% du revenu national brut, alors que l’objectif du millénaire pour le développement demandait de la porter à 0,7%. Bien entendu, cet objectif est arbitraire, mais il permet de dire que l’effort est insuffisant.
Peu de pays atteignent ou dépassent ces 0,7%, essentiellement les pays nordiques, Suède en tête (1,02%), puis Norvège (0,89%). Le pourcentage le plus faible est celui des Etats-Unis, avec 0,18%, mais Le Monde reconnaît que les « Etats-Unis sont bien les plus généreux en chiffre absolu », avec 23,53 milliards, le quart de l’aide mondiale. La France est à peine au dessus de la moyenne. Sur tous ces points, nous suivrons volontiers ce journal.
La pauvreté recule, en dépit de l’aide publique
La où les choses se gâtent à nos yeux, c’est lorsqu’on revient au début de l’article. Les 104,4 milliards de dollars d’aide publique « ont amélioré les conditions de vie des populations les plus pauvres ». La preuve ? « Le pourcentage des personnes vivant avec moins de un dollar par jour a baissé, passant de 29,6% de la population mondiale en 1990, à 19,4% en 2004. Le taux de scolarisation dans le primaire est passé, dans le même temps, de 79% à 86%. Le nombre de décès imputables à la rougeole est revenu de 757 000 en 2000 à 242 000 en 2006, soit un recul de 68% et même de 91% pour l’Afrique subsaharienne seule ».
Tout cela n’est pas discutable et on peut s’en féliciter. Mais Le Monde confond corrélation et causalité. Il se trouve que la pauvreté recule et que l’aide publique existe, mais il n’y a aucun lien entre les deux : la pauvreté recule dans les pays qui se sont ouverts au commerce, mais pas du tout dans les pays qui ont « bénéficié » de l’aide publique.
Parmi les pays qui se sont arrachés à la misère de façon significative, aucun n’a été protectionniste, et aucun n’a reçu d’aide internationale : Inde, Chine, bien sûr, mais aussi la Thaïlande, le Salvador, le Costa Rica, le Botswana, l’île Maurice, et de manière générale la moitié des 50 pays à la croissance la plus rapide. Quant à l’aide de l’OCDE, elle n’a malheureusement pas changé grand-chose en Afrique équatoriale et dans l’Est africain. Le Zimbabwe et Madagascar sont des modèles d’argent public dilapidé par les gouvernements destinataires. La Libye, l’Algérie et la Russie ne vivent que de leurs rentes.
On sait depuis au moins trente ans, avec les premières études du FMI (qui ont d’ailleurs modifié sa politique) que l’aide publique a été inefficace, sauf pour enrichir une partie de la nomenklatura locale : la population, pour sa part, n’en a pas vu la couleur.
Il est bien vrai, Le Monde a raison, que la pauvreté recule. Une partie du recul de la pauvreté s’explique bien par une aide, mais c’est l’aide privée, décentralisée, qui atteint son but en général sans pertes bureaucratiques et qui est ciblée : l’aide des églises, des fondations, des organismes caritatifs, des clubs services, des ONG. Le Figaro, sur le même sujet, note par exemple que « les fondations montent en puissance ». C’est une aide de réseaux, ou d’un groupe à un autre : on participe à un projet précis, pas à un vaste ensemble bureaucratique et politique. Mais Le Monde ne peut s’empêcher de donner un coup de patte aux aides privées des fondations, qui ne correspondent pas « aux priorités des gouvernements des Etats destinataires ». Peut-être, mais elles correspondent aux priorités de la population, ce qui est plus important qu’à celle des dictateurs.
Le développement va du bas vers le haut
Ensuite, le recul de la pauvreté vient des conditions internes du développement : c’est le cas du microcrédit, comme le pratique Muhammad YUNUS, qui repose sur les initiatives locales et le secteur privé. « Le développement va du bas vers le haut, et non l’inverse ».
Ce dont les peuples pauvres ont besoin, c’est de voir libérer l’énergie, la volonté de progrès, la créativité inscrites dans l’esprit et le cœur de toute personne humaine. Ils ont besoin d’un environnement institutionnel propice à la libre entreprise et au libre échange. Là où les libertés, notamment économiques, sont bafouées, la pauvreté progresse ; là où les libertés se développent, où l’Etat, ses impôts, ses dépenses, ses entreprises publiques reculent, où le secteur privé se développe, la pauvreté recule. Le rapport annuel sur les indices de liberté économique vient de paraître, nous en ferons l’analyse prochainement. Il classe parmi les derniers la Corée du Nord, Cuba, la République du Congo, l’Iran et l’Angola.
A la misère et à la ruine économique s’ajoutent les dictatures. Par contraste c’est la liberté qui chasse la pauvreté. Le Monde, aveuglé par l’idéologie tiers-mondiste et marxiste, continue à nier les évidences tant humaines que statistiques : mais ne survit-il pas lui-même grâce à l’aide publique ?
Le 4 mars 2008
A propos de Thomson ReutersLes embouteillages, sources de tension... et d'électricité
/ 1Plein écranHAIFA, Israël (Reuters) - Faire des embouteillages une source d'énergie : telle est l'idée de la firme israélienne Innowatech.
Il s'agit de convertir l'énergie mécanique en électricité à l'aide de dynamos placées sous les routes, les voies ferrées et autres pistes d'atterrissage, explique la jeune compagnie, liée à l'institut de technologie Technion.
Le principe, appelé piézoélectricité, est exploité depuis des années pour faire des allume-gaz et dans les discothèques, où le mouvement des danseurs permet d'illuminer la piste.
Le procédé d'Innowatech est toutefois sans précédent par ses dimensions, selon Uri Amit, président de la société. Un kilomètre d'autoroute pourrait ainsi produire 100 kW, soit l'électricité nécessaire pour alimenter une quarantaine de maisons.
Le dispositif n'est exploitable qu'aux heures de pointe, mais celles-ci coïncident avec les pics de consommation, explique Uri Amit. "Nous pouvons produire de l'électricité partout où il y a des routes très fréquentées, avec de l'énergie d'ordinaire perdue", souligne-t-il.
Une première expérience, sur 30 m d'autoroute aux abords de Tel Aviv, sera menée dans les mois qui viennent. Des projets de dimension internationale pourraient être mis en oeuvre en 2010.
Ari Rabinovitch, version française Jean-Philippe Lefief
dimanche 8 mars 2009
BIOCARBURANTS - Culture du jatropha :
Opportunité nouvelle pour le Sénégal
Il n’y a pas de concurrence entre la culture du jatropha et les cultures alimentaires. L’Afrique en général et le Sénégal en particulier, ont suffisamment de terres pour ce genre de cultures.
Le Sénégal a un programme national de biocarburants, dirigé par le chercheur de l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra), M. Samba Ndiaye. Présent hier à la Chambre de commerce, il a fait savoir que ce programme «va chercher dans les cinq prochaines années à obtenir 35 mille ha de jatropha». Soit mille par communauté rurale. «Le programme, qui va se focaliser sur le jatropha, va permettre de valoriser les terres non arables. Il y a un million d’ha de terres salées délaissées. Une partie de ces terres peut être valorisée pour les biocarburants. Il y a des espèces comme le soump, qui sont sous-exploités dans le nord, et qu’on peut utiliser. Les biocarburants sont une opportunité. C’est une nouvelle filière agricole.»
Les acteurs de cette culture seront les agriculteurs, et la sensibilisation a commencé, a fait savoir le directeur de l’Isra, M. Macoumba Diouf. Il soutient que «le Sénégal a fini de faire le tour de la question et de rendre la filière compétitive. Le président de la République a soutenu qu’aucune goutte, aucune graine ne sortira de ce pays avant que les besoins du pays ne soient couverts. Les investisseurs doivent signer des contrats avec les présidents de communautés rurales pour l’utilisation des terres. 321 000 ha sont prévues pour 1 milliard 190 millions de litres de jatropha. C’est l’objectif du programme.»
Malgré ces fortes ambitions, le programme n’a, durant l’année 2007-2008, planté que 600 ha à travers ses services techniques, dans les différentes zones écologiques. «Il y a eu des problèmes de plants. Mais cette année, il est prévu 65 000 plants dans les villages», annonce M. Diouf.
Pour réussir ce programme de biocarburants, «il faut réglementer l’environnement qui doit être favorable à l’investisseur». Mais on ne peut parler de culture sans parler de transformation. Cette dernière se fera aux niveaux industriel, semi-industriel voire même artisanal. L’Etat a mis en place 50 mini-raffineries importés de l’Inde à titre de démonstration. Le matériel est donné gratuitement aux opérateurs, informe le directeur de l’Isra.
Toutes ces informations étaient données avant-hier, au cours d’un mini-forum organisé par l’Ancar, à la Chambre de commerce, et qui portait sur la crise alimentaire, couplée à la crise énérgétique. Ainsi, le directeur général de l’Ancar, M. Chérif Salif Sy a traité du thème portant sur «Les biocarburants, est-ce une chance pour l’Afrique ?» M. Sy a souligné que les biocarburants «ce n’est pas nouveau. Les noms ont évolué. Ils ont donné éthanol biocarburants, bio diesel, bio gaz. L’option est faite de plus en plus, de dire agrocarburant. Et les substances cancérigènes sont limitées». Et le jatropha qui est la plante par excellence au Sénégal, peut être utilisé comme insecticide. Le gaz carbonique est nul. Il ne contient pas de soufre. Il limite les effets de serre et améliore la balance commerciale des pays producteurs.
L’utilisation de ces produits est justifiée dans certains pays par des problèmes identifiés par les Etats-Unis, le Brésil et d’autres pays. Ils ont pour noms : hausse du prix du baril de pétrole, limite des gaz à effet de serre, victoire de l’agriculture. Et ensuite se demande M. Sy, «est-il souhaitable que les pays qui mettent 52% de leurs recettes budgétaires dans l’achat de carburant, puissent continuer à le faire. C’est une option sans issue. Pour l’avenir des biocarburants, il faut intéresser les industriels, les agriculteurs et les défenseurs de l’environnement. On ne peut traiter l’Afrique comme on traite le reste du monde. Car c’est le seul continent qui a suffisamment de terres, ce qui est une donnée fondamentale».
Pour Macoumba Diouf, directeur général de l’Isra, «on doit mettre l’accent sur les biocarburants, parce que ce sont des atouts économiques, écologiques et environnementaux. Au Sénégal, on parle de jatropha qui permet de lutter contre la désertification, le biodiesel pollue moins. Si on développe le biodiesel, on règle les problèmes énergétiques du Sénégal qui a besoin de 550 millions de litres de gasoil par an. Il faut faire la promotion des biodiesel».
La jatropha était connu au niveau sauvage et ne faisait l’objet d’aucune exploitation. Ce n’est plus le cas. Il affirme que «le cadre qu’offrira la Goana va permettre de développer l’eau et les terres. C’est une spéculation économique dans notre système. Elle n’est pas une menace aujourd’hui. L’Afrique a plusieurs marges de progression en termes de terres disponibles. Et il ne se pose pas une dualité entre la culture de la jatropha et la culture alimentaire».
Auteur: Safiètou KANE
LeQuotidien : Samedi 10 Mai 2008
RECHERCHE DE SOLUTIONS À LA CRISE ALIMENTAIRE
Le CNCR invite à une grande concertation autour de l’agriculture
Le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) a bouclé vendredi dernier 23 janvier 2009 son atelier international sur la crise alimentaire. Il s’agissait ainsi, durant les trois jours de travaux et d’échanges, de rechercher les voies et moyens par lesquels une souveraineté alimentaire des populations pourra être assurée. Sous ce rapport, le Cncr a engagé la responsabilité du Gouvernement et des partenaires au développement pour une grande concertation autour de l’agriculture.
« Il faut une grande concertation autour de l’agriculture pour parler de ses problèmes, identifier les mécanismes de mise en œuvre de leurs solutions et les traduire en plan de développement pour une période donnée. Ce qui constituera une politique agricole efficace ». Cet appel est de Baba Ngom, Secrétaire général du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux qui était en conclave à Dakar du 21 au 23 janvier dernier pour rechercher des solutions à la crise alimentaire de plus en plus menaçante.
« Il faut que les acteurs s’unissent autour de l’essentiel », a-t-il indiqué. Dans la même perspective, la déclaration finale du Cncr a stipulé que « les Organisations professionnelles agricoles (Opa) considèrent, que face à la hausse brutale et durable des prix des produits alimentaires importés, les pays de la sous-région et particulièrement le Sénégal n’ont d’autres choix que d’opter une politique ambitieuse qui va dans le sens de la souveraineté alimentaire », comme défini par l’Appel de Niamey en novembre 2006.
Les défis de l’État et de ses partenaires
Les recommandations de l’atelier international « Voix paysannes vers les voies de la souveraineté alimentaire » interpellent directement l’État du Sénégal et les différents partenaires au développement. L’État du Sénégal en même temps que ses partenaires doivent « favoriser une concertation entre tous les acteurs dans l’élaboration d’une politique agricole et alimentaire ; poursuivre l’effort de mettre la priorité sur le secteur agricole et particulièrement l’agriculture familiale dans l’allocation des ressources publiques ; promouvoir une réforme foncière concertée qui attribue des titres de propriétés aux exploitations agricoles familiales sur les terres qu’elles détiennent », entre autres.
Dans un premier temps, relativement à la nécessité d’une mise en place d’une politique agricole et alimentaire fiable, et de promotion d’une réforme foncière adéquate, il faut s’accorder sur une reconnaissance du statut du paysan pour faciliter son accès aux financements.
L’équilibre socioéconomique de la nation en dépend largement. « Quand l’agriculture va, tout va », disait un rapport des années 80 sur l’agriculture sénégalaise. D’autre part, la valorisation de la production entre en ligne de compte pour « rendre disponible un cadre commercial de précaution (TEC, APE) afin de stimuler un secteur agricole et agro-industriel dynamique et des prix rémunérateurs aux producteurs », a indiqué le Cncr dans sa déclaration finale.
Le Cncr a considéré que pour réussir une politique agricole adéquate et bénéficier d’une souveraineté alimentaire, il est important de « prendre en compte les volets relatifs à la commercialisation ou à la transformation, la gestion de l’offre et des opérations post-récoltes, l’organisation de la mise en marché et le stockage des produits ». Ce qui renvoie au souci de « mettre en place un mécanisme de commercialisation, et d’évaluation des besoins en volume de production et de consommation ».
Pour ceci, il faudra selon les participants à l’atelier, « revoir complètement les règles d’accès aux marchés telles que définies dans l’accord agricole de l’Organisation mondiale du commerce ; mais aussi d’accélérer le processus d’intégration à travers l’application concrète du protocole de la Cedeao ».
Par ailleurs, le problème de la maîtrise de l’eau, de la disponibilité des intrants en temps opportun, ainsi que du renouvellement des équipements agricoles est soulevé. Pour assurer une bonne sécurité alimentaire, il faut impérativement avoir une agriculture productive. « Quand nous ne parvenons pas à mettre sur place un stock qui puisse gérer une situation de crise, il en sera toujours ainsi », s’est lamenté Baba Ngom qui prédit que les prix des céréales risquent encore de grimper d’avantage au mois de juillet prochain.
Le devoir de changer
Toutefois, la responsabilité des paysans est aussi engagée dans la gestion de la crise et la lutte pour l’autosuffisance alimentaire. Mamadou Cissokho, Président d’honneur du Cncr, a estimé que même si c’est un devoir pour l’État « de promouvoir une politique expliquant aux populations que les tendances ont changé, il est nécessaire de retourner à la terre et de consommer local ».
Selon lui, « il faut que les paysans mangent ce qu’ils produisent » pour mieux se protéger de cette menace mondiale qui fait que 75 millions de personnes sont en état d’insécurité alimentaire. Il a ainsi rappelé la nécessité d’inverser la tendance d’importation de céréales qui coûte annuellement au Sénégal plus de 400 millions FCFA (environ 2/3 du riz consommé au Sénégal sont importés), car « le secteur de l’agriculture ne produit pas assez de denrées alimentaires pour l’alimentation de la population », comme l’a souligné le rapport introductif à l’atelier.
« Les principales importations de produits céréaliers sont le riz et le blé qui représentent respectivement 75 % et 25 % des importations céréalières totales », a souligné le rapport d’analyse de marché Sénégal : Commerce du riz du Programme alimentaire mondial (PAM) paru en août 2008.
Les facteurs internationaux (contraction de l’offre des céréales, hausse du prix du baril de pétrole) ont aussi engendré une hausse généralisée de principales denrées consommées au Sénégal, selon le même rapport.
« Au cours du premier semestre de 2008, le coût des importations en dollars a augmenté de 61 % se manifestant sur le marché local par une hausse de 53 % en Francs CFA. Ainsi, même si la nourriture est disponible dans certains cas, les exploitations familiales n’ont pas été en mesure de satisfaire correctement leurs besoins alimentaires du fait de sa cherté », a-t-il indiqué. Par conséquent, le déficit céréalier que connaît le Sénégal a une incidence sur les conditions de vie de ses populations.
Il faut rappeler que cet atelier de trois jours est une résultante de la situation de crise qui prévaut en milieux rural et citadin. La situation alimentaire du Sénégal connaît des perturbations depuis un certain nombre d’années avec la dégradation des conditions écologiques qui ont perturbé les productions agricoles et occasionné un exode massif des populations vers les centres urbains ou d’autres lieux de migration (Espagne). Le Cncr a salué l’effort des pouvoirs publics par la forte subvention de l’agriculture vivrière à travers la GOANA et une stabilisation du prix des céréales locales en milieu rural.
par Cherif FAYE | SUD QUOTIDIEN , lundi 26 janvier 2009
ÉLECTIONS MUNICIPALES DE MARS 2009
La diaspora France soutient Karim et Baldé
Le Cercle de réflexion des Cadres de la Génération du Concret en France compte apporter son soutien au duo Karim et Baldé pour les prochaines élections locales. C’est à l’occasion d’une réunion tenue samedi dernier 7 mars 2009 à Paris au restaurant « Le nouveau Paris Dakar » qu’il a présenté ses dix bonnes raisons de faire confiance au jeune duo.
C’est par une présentation du destin croisé de Karim Wade et d’Abdoulaye Baldé que la Présidente du Bureau du Cercle des Cadres de la Génération du Concret en France, Mme Astou Dieng Kâ, a procédé à la présentation des « dix bonnes raisons de soutenir » les deux leaders de la Génération du Concret. Au courant d’une réunion tenue samedi dernier 7 mars au restaurant « Le nouveau Paris Dakar » sis à la rue Montyon à Paris, Astou Dieng Kâ a présenté Karim Wade comme « une richesse et une chance pour le Sénégal », du fait de « sa courtoisie, sa politesse, sa discrétion, et son amour du travail ».
Elle pense ainsi que l’homme aurait bien pu rester à Londres « où il gagnait bien sa vie dans une banque, mais a choisi de rentrer au pays pour apporter sa pierre à l’édifice ». De ce point de vue, Astou Dieng Kâ considère que pour avoir bien réussi les grands chantiers et l’organisation du sommet de l’Oci, de se rapprocher des Sénégalais par « un travail de proximité à travers des projets de nature à améliorer la vie des Sénégalais », Karim Wade, poursuit-elle, a engrangé rapidement « une certaine popularité comme on peut le constater dans les médias et auprès des citoyens ».
Il en est de même pour Abdoulaye Baldé que Astou Dieng Kâ a associé l’identité à celle de a Casamance tout entière. « Abdoulaye est ancré dans les réalités socioéconomiques et culturelles de sa région. Il est la matrice centrale de l’unité ethnique, le symbole de l’amour au travail et de la fidélité indéfectible des Casamançais à leurs principes de base », a-t-elle déclaré. Après la présentation du profil des deux hommes, Astou Dieng Kâ a fait un étalage de leurs réalisations avec « la réfection de la Corniche de Dakar et du prestigieux hôtel Méridien Président, la construction d’hôtels et d’une cité administrative à une soixantaine de kilomètres de Dakar, le nouvel aéroport et les grands travaux de l’Agence Nationale pour l’Organisation de la Conférence Islamique » entre autres.
Et de présenter ce que les deux hommes peuvent apporter, leurs ambitions et les raisons de leur faire confiance. « Karim relèvera forcément le défi avec tous les Sénégalais, car il a compris que le développement passe par des actes concrets et non par des débats stériles. Il n’a apporté que de bonnes choses au Sénégal. La situation du Sénégal avant 2000 n’est pas comparable avec celle de 2009 », a-t-elle dit du fils du Président. « Avec Karim, Dakar rayonnera au plan international », poursuit-elle. Pour le cas de Baldé, Astou Dieng Kâ persiste et signe : « Porter Abdoulaye à la Mairie de Ziguinchor, c’est porter à la tête de la mairie une nouvelle génération d’hommes et de femmes qui ont à cœur les intérêts citoyens des populations. Abdoulaye pourra marquer une rupture générationnelle au niveau de la gestion des affaires publiques dans laquelle la ville de Ziguinchor est demeurée enfermée depuis plus de 25 ans ». Selon elle, Abdoulaye Baldé « est en mesure de rebâtir l'unité de la Casamance autour d'un leadership fort et crédible dans la solidarité et la transparence ».
Il faut retenir que le Cerle de Réflexion des Cadres de la Génération du Concret Diaspora « est un creuset de cadres Sénégalais établis en France, intellectuels de haut niveau et de compétences diverses appartenant aux secteurs privés et publics. C’est une organisation démocratique plurielle et ouverte au respect des libertés individuelles et collectives, pour engager le processus de changement dont le pays a besoin. Le CRC de la GC a pour vocation fondamentale la réflexion, la prospective, l’initiative, la conception et l’élaboration de stratégies pour le compte de l’association de la Génération du Concret ».
Chérif FAYE
Astou Dieng Kâ, Une grande figure de la Diaspora Sénégalaise
Cette dame de cœur, très connue pour sa sensibilité aux problèmes des plus démunis, les enfants en particulier, est l'épouse d'Abdoulaye Arona Ka, Président de la Confédération Paysanne du Sénégal. Très en verve dans le domaine politique, cette grande intellectuelle qui a subi une formation universitaire de haute qualité dirige le Cercle de Réflexion des Cadres de la Génération du Concret Diaspora qu'elle a créé le 24 août 2007 à Paris en France.
Auparavant, Astou Dieng Kâ était première femme membre fondatrice de la Cellule Initiatives et Stratégies du Parti Démocratique Sénégalais en France. Titulaire d'un DEUG en Mathématiques, d'une Licence et d'une Maîtrise en Management et Ressources Humaines, la belle Astou Dieng Kâ a aussi subi une solide formation en Paie et Droit Social. Munie de son niveau Bac+4, elle a par ailleurs suivi plusieurs formations au Centre National des Arts et Métiers (CNAM) de France, et à l'Institut Comptable CIDEFI-LIDEC.
Présentement, Madame Kâ Astou Dieng travaille en tant que Cadre en paie et Ressources Humaines. Elle jouit d'une grande réputaion dans ce domaine et y fait office de Consultante.
vendredi 6 mars 2009
Barnier redistribue un milliard d'aides aux éleveurs, aux dépens des grands céréaliers
Michel Barnier veut donner à la PAC «une orientation écologiquement responsable et économiquement plus juste».
Le ministre donne une coloration «verte» au réaménagement de la PAC.
Toucher aux revenus des céréaliers (environ 47 000 euros par an en moyenne), pour en redistribuer une partie aux éleveurs, qui gagnent seulement 10 600 euros. Alors que ses prédécesseurs avaient botté en touche, Michel Barnier a décidé que le pas serait franchi dès 2010, en anticipation du réaménagement de la politique agricole commune (PAC) de 2013. Au total, 1,4 milliard d'euros d'aides directes seront redistribuées : celles du «premier pilier», c'est-à-dire 18 % de l'ensemble des aides directes.
«J'ai voulu donner à la PAC une orientation écologiquement responsable et économiquement plus juste», dit le ministre de l'Agriculture.
Principale nouveauté : la création d'une prime (DPU) à l'herbe, soit «700 millions supplémentaires pour l'élevage qui a vu ses revenus baisser de 50 % en deux ans», explique Michel Barnier. La plus grosse partie (580 millions d'euros) provient d'une réduction des aides aux grandes cultures, le solde (soit 120 millions) d'une partie de la prime à la vache allaitante. En outre, toujours pour les éleveurs, une aide indirecte («deuxième pilier»), la prime à l'herbe agro-environnementale (PHAE), sera revalorisée de 240 millions. À cela, il faut ajouter une aide au fourrage de 30 millions d'euros. Au total, l'élevage va toucher près d'un milliard d'aides. «Même s'il y a un mieux, nous sommes à mi-chemin de ce que nous voulions», explique Pierre Chevalier, président de la Fédération nationale bovine. Il faut encore ajouter, au titre des productions fragiles, 160 millions pour les élevages ovins et caprins.
Une assurance récolte
Autre changement, qui concerne lui tous les agriculteurs : la création d'une assurance récolte à hauteur de 100 millions et d'un fonds sanitaire de 40 millions d'euros. Enfin, le bio n'a pas été oublié avec 60 millions et 40 millions pour la culture de protéines végétales comme la luzerne.
La réaction la plus satisfaite est venue de la Confédération paysanne, pourtant classée à gauche. «Le soutien aux éleveurs ovins est réellement au rendez-vous, confie Régis Hochart, secrétaire national du deuxième syndicat français.
Nous sommes contents aussi de la création du DPU à l'herbe et du renforcement des indemnités compensatoires de handicap naturel des zones de montagne.»
Jean-Michel Lemétayer, président de la toute-puissante FNSEA, est plus embarrassé, à cause de ses adhérents céréaliers. Le rééquilibrage des revenus va «dans le bon sens» mais, prévient-il, «cela passera si les cours du blé sont au-dessus de 150 euros en 2010. Sinon il faudra revoir ce réaménagement». Aussi demande-t-il une clause de rendez-vous en octobre 2010. D'ici là, le ministre de l'Agriculture aura changé. Jean-Michel Lemétayer sera toujours en place.
Source AFP
Éric de La Chesnais, 23/02/2009
Inscription à :
Articles (Atom)